ÉMILIE BIERRE

Zoé dans L’Échappée

Réservée, elle habite au Centre jeunesse étant donné la situation abusive qu’elle subit à la maison. «Zoé est très mystérieuse, elle ne parle pas de ses problèmes, elle garde tout pour elle. C’est une jeune fille blessée. Elle a été violée par son beau-père et elle ne veut pas faire de peine à sa mère qui est aussi vulnérable et qu’elle aime. Elle s’évade en s’automutilant.»

Comment arrives-tu à te plonger dans son drame?

Je crée l’imaginaire d’une deuxième personne, me demande comment elle réagit quand elle entend parler d’une histoire d’amour, par exemple. Et j’aime beaucoup faire des scènes où je dois pleurer.

As-tu eu à rencontrer des jeunes qui vivent ce genre de problèmes pour bien la comprendre?

J’ai fait ma propre recherche. J’en ai parlé avec mes parents, les réalisateurs. On a parlé de détails tant psychologiques que physiques, de son regard, des petites choses qui font la différence.

Ç’a dû être difficile de jouer une scène de viol. Comment t’es-tu sentie?

C’était un défi. J’en ai parlé beaucoup avec mes parents, mais je n’avais pas peur parce que je comprenais le contexte et que c’est quelque chose qui définit le personnage. Honnêtement, ç’a été plus difficile pour l’acteur avec lequel je jouais qui, lui, est père de famille dans la vie!

Si Zoé était ton amie, que lui diraistu?

De dénoncer. Des histoires comme celle de Zoé ou des autres jeunes du centre, j’en reçois sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas avoir peur de dénoncer.