Le Journal de Montreal - Weekend

D’ARTISTE PROMETTEUR À CHANTEUR POPULAIRE

Les deux dernières années ont été un véritable feu roulant pour Alex Nevsky. Élevé au statut de vedette grâce aux émissions La Voix et La Voix Junior, l’auteur-compositeu­r de 31 ans n’est pas du genre à s’asseoir sur son récent succès. «Je suis tout le te

- Raphaël Gendron-Martin Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Depuis l’automne 2014, Alex Nevsky vogue sur une très belle vague. Poussé par son méga-hit, On leur a fait croire, et par le petit écran, le musicien est passé d’artiste prometteur, qui avait déjà fait belle figure au Festival de Granby et aux Francouver­tes, à chanteur populaire. En entrevue avec Le Journal, Alex Nevsky aborde sans ambages le nouveau succès qui a changé la trajectoir­e de sa carrière. «C’est la télé qui change tout, reconnaît-il. Quand les gens te voient là, tu deviens un symbole, quelque chose qui n’existe pas. Ça crée une distorsion qui m’inquiète parfois. On se fait mettre sur un piédestal. Je trouve que ce n’est pas bon pour personne. La chute est encore plus grande après.»

« JE SAIS QUE ÇA VA SE TERMINER »

Même si la popularité des émissions comme La Voix et La Voix Junior a fait entrer Alex Nevsky dans les chaumières de millions de Québécois, le musicien ne tient vraiment pas cette nouvelle popularité pour acquise.

«Je me demande tout le temps: what’s next? Qu’est-ce que je vais faire après? Je me pars une pizzéria? Ce n’est pas un sentiment d’urgence, mais je sais que ça va se terminer. Si ça ne se termine pas, j’aurai la plus grande chance au monde. Mais à voir ce qui se passe présenteme­nt dans l’industrie du divertisse­ment, je doute vraiment que l’on voie beaucoup d’autres Vigneault, Ferland, Charlebois. La fidélité envers les artistes est moins présente. Même moi, je ne le sens plus tellement non plus. Mes artistes vieillisse­nt. Je me dis que c’était mieux avant.»

RENCONTRES DÉTERMINAN­TES

Ayant sorti son premier album, De lune à l’aube, en 2010, Alex Nevsky attribue son succès aux rencontres déterminan­tes qu’il a pu faire, dans les dernières années.

«J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, qu’elles m’apprécient et m’aident à évoluer. C’est surtout ça, la chance de rencontrer les gens qui te permettent de t’améliorer et qui sont assez fous pour vouloir travailler avec toi, même si t’es vraiment moins bon qu’eux.»

Après avoir été épaulé par Yann Perreau pour son premier effort, l’auteur-compositeu­r demandait à Alex McMahon de réaliser son deuxième disque, Himalaya mon amour. «Je n’en revenais pas qu’il accepte d’embarquer dans le projet. Et ç’a créé tous ces hits-là...»

À l’automne 2014, Alex Nevsky remportait trois Félix, dont ceux d’interprète masculin et de chanson de l’année (On leur a fait croire). Cette consécrati­on a pourtant failli se retourner contre lui, car certaines personnes ont reproché au chanteur d’avoir exprimé des remercieme­nts très brouillons lors du gala.

«Le lendemain du gala, je n’étais pas celui qui avait gagné trois Félix. J’étais celui qui avait dit n’importe quoi, se souvient-il. J’ai réfléchi beaucoup là-dessus. Si jamais je gagne à nouveau, mes remercieme­nts risquent d’être un peu différents. Même si je vais quand même être décousu! (rires)»

« MARC EST UNE SUPERSTAR »

Peu de temps après le gala de l’ADISQ, Alex Nesvky recevait un appel de Marc Dupré qui lui demandait d’être son mentor à La Voix. «C’est là, je pense, que ç’a changé dans les yeux du grand public, dit-il. D’être vraiment un pur inconnu qui est assis derrière Marc Dupré... En plus, Stéphane Laporte gardait au montage juste les prises de moi où je faisais une blague.»

Quand il compare son succès à celui de Marc Dupré, Alex Nevsky revient toutefois rapidement les pieds sur terre. «J’ai joué au Centre Bell l’été dernier avec Marc. Lui et Marie-Mai sont une grosse, grosse coche de succès audessus de moi. Je ne pense pas que je vais me rendre là. Je sais pertinemme­nt que je ne ferai pas un Centre Bell avec Alex Nevsky.»

Le chanteur croit même qu’il a atteint son sommet de popularité en ce moment. «Ça ne peut pas aller à l’infini, selon moi. Je suis pas mal à la place où je peux commencer à descendre. C’est comme ça que j’aime le voir, pour limiter la déception.»

«Je suis allé voir un match du Canadien avec Marc et il se faisait arrêter aux 30 secondes quand on marchait dans le corridor. On n’est pas dans la même game, nous deux. Marc, c’est une superstar. Moi, je suis un chanteur populaire.»

 ??  ?? Puisqu’Alex Nevsky connaît un grand succès avec sa chanson Polaroid, qui se trouve sur son nouvel album, Nos Eldorados, Le Journal a eu l’idée d’inviter le chanteur dans la boutique Brock-Art, à Verdun. Le musicien s’est amusé avec les divers objets qui s’y trouvaient, dont une collection de vieux appareils Polaroid. ALEX NEVSKY
Puisqu’Alex Nevsky connaît un grand succès avec sa chanson Polaroid, qui se trouve sur son nouvel album, Nos Eldorados, Le Journal a eu l’idée d’inviter le chanteur dans la boutique Brock-Art, à Verdun. Le musicien s’est amusé avec les divers objets qui s’y trouvaient, dont une collection de vieux appareils Polaroid. ALEX NEVSKY
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