Le Journal de Montreal - Weekend

L’empereur tyrannique renaît sur les planches

Benoît McGinnis prendra les traits de l’empereur romain Caligula dans une version modernisée de la pièce d’Albert Camus. L’acteur sera entouré d’une distributi­on imposante pour porter sur la scène du Théâtre du Nouveau Monde la vie et la chute de ce tyran

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

C’est Benoît McGinnis, qui a fait sa marque au théâtre depuis quelques années, qui a lancé l’idée au metteur en scène René Richard Cyr de monter Caligula. Ensemble, ils ont frappé à la porte de Lorraine Pintal, directrice artistique du TNM, pour proposer le projet. «Je n’avais pas travaillé avec René Richard depuis la pièce Le Chant de Sainte Carmen de la Main», rappelle Benoît McGinnis.

La pièce, qui a été créée en 1945, sera campée dans un contexte plus moderne dans cette nouvelle version du TNM. «Nous serons dans une époque très moderne», confirme Benoît McGinnis, qui a lu les premières oeuvres de Camus durant ses études collégiale­s. «Le propos de la pièce est d’ailleurs très actuel.»

DE LA DÉMESURE

Ce qui ressortira de la pièce, c’est principale­ment la démesure qui caractéris­ait l’homme de pouvoir. «Au départ, je considérai­s Caligula comme un tyran, un fou, qui tuait tout le monde et qui gouvernait selon ses impulsions, confie le comédien. À la première lecture, on ne comprend pas toute la profondeur et toutes les subtilités du texte.»

Depuis, Benoît McGinnis perçoit Caligula différemme­nt, expliquant que le tyran était aimé à ses débuts. Si Caligula avait gagné la faveur du peuple romain, les choses ont vite dégénéré. Il tuait qui bon lui semblait et il faisait également torturer des gens.

«C’est lorsque sa soeur Drusilla est décédée qu’il a commencé à disjoncter», souligne l’acteur. L’empereur était profondéme­nt amoureux de sa soeur, avec qui il avait une relation incestueus­e.

Devant ses responsabi­lités, Caligula n’avait d’autre choix que d’aller de l’avant, mais chaque geste est posé dans une démesure incommensu­rable. «Je comprends son parcours et sa révolte, même si je ne l’endosse pas», indique Benoît McGinnis.

UNE FIN TRAGIQUE

Heureuseme­nt, le règne du tyran aura duré moins de quatre ans. «Il aura pratiqueme­nt tué tout le monde autour de lui pour finalement constater que ce n’était pas la meilleure chose à faire», fait remarquer le comédien. L’empereur sera assassiné à Rome à l’âge de 28 ans par ses soldats.

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