Le Journal de Montreal - Weekend
UN PEUTROP DE BONS SENTIMENTS
Un film de Michel Boujenah. Avec Alix Vaillot, Charles Berling et Jean-Stan Du Pac
Marie (Alix Vaillot) perd progressivement la vue. Mais cela n’empêche pas l’adolescente, très bonne élève, de vouloir réussir le concours d’entrée au conservatoire, malgré les réticences de son père (Charles Berling), qui préfèrerait qu’elle soit instruite dans un établissement pour aveugles.
Marie se prend d’amitié pour Victor (JeanStan Du Pac), le dernier de la classe, secrètement amoureux d’elle. Sans rien lui dire de sa maladie, elle se met à l’aider à améliorer ses notes et les deux jeunes vont, à travers l’évolution de la cécité de Marie, développer leur relation et mûrir.
Adaptation du roman jeunesse éponyme de Pascal Ruter, Le coeur en braille fait décidément dans le convenu. Le personnage du père de Victor, interprété par Pascal Elbé, par exemple, est un homme qui ne parvient pas à sortir de son deuil, sa femme étant morte il y a une dizaine d’années. Emmuré dans sa douleur, il a du mal à communiquer avec son fils, qui trouve auprès de Marie le réconfort et le soutien dont il a besoin.
Scénarisé et réalisé par Michel Boujenah, ce long métrage de 85 minutes sorti pendant les Fêtes en France est, sans conteste, fait pour les préados et jeunes ados tant on y retrouve une vision schématique de la vie. Relations difficiles entre les parents (qui finissent, bien sûr, par se rallier à l’avis de leurs rejetons), traversée d’épreuves qui se termine par une victoire, et personnages d’adultes sympathiques (le médecin de Marie et les professeurs) concourent à faire de ce Coeur en
braille un long métrage simpliste à l’extrême. Quelques points positifs attirent néanmoins l’attention. Les jeunes acteurs Alix Vaillot et Jean-Stan Du Pac sont confondants de naturel, malgré la difficulté émotive de certaines scènes. De plus, cette histoire, dont la fin heureuse n’est pas sans rappeler les films des studios Disney, fera mouche chez les jeunes, qui y trouveront une leçon de courage face à l’adversité, des moments rigolos ainsi que des scènes émouvantes, accompagnées de la musique sirupeuse de Philippe Jakko, destinées à leur tirer des larmes.