Le Journal de Montreal - Weekend
GÉRALD FILLION LE VULGARISATEUR
Journaliste de formation, Gérald est devenu le visage de toutes les questions financières pour les chaînes radio-canadiennes. Il commente l’actualité économique aux nouvelles télévisées, comme à la radio, en plus de tenir un blogue sur le site de la société d’État. Et depuis 2008, il est à la barre de RDI Économie. À partir de quel moment avez-vous senti un intérêt des téléspectateurs pour l’économie?
Dès 2007-2008 avec la crise économique. Ça a réveillé beaucoup de gens. L’effondrement des marchés a entraîné une chute de confiance. Leurs économies, épargnes, investissements étaient en jeu. Je pense que le vieillissement de la population est aussi un facteur. Les gens se préoccupent de leur retraite. Et il y a aussi les questions environnementales comme la bourse sur le carbone, la hausse du prix de l’essence. Ce sont des sujets qui interpellent le public. Y a-t-il de l’économie dans tout? Ce ne sont pas tous les événements qui sont économiques, mais tous peuvent nous permettre de pousser la réflexion. Par exemple, lors de la tuerie à la Mosquée de Québec, personne ne s’est demandé s’il y avait une implication économique. Par contre, une catastrophe comme celle-là nous permet de parler du rôle de l’immigration, de l’apport des minorités, de leur accès à l’emploi, des enjeux de leur intégration dans l’économie. Le meilleur «vivre ensemble» se passe au travail. Y a-t-il un agenda économique à respecter? Nous avons beaucoup de liberté. Le but est d’avoir un contenu passionnant. C’est certain qu’après les Fêtes on se doit de parler de REER, des budgets fédéral et provincial, des impôts. Il y a des figures imposées, mais il nous reste plein de temps pour aborder les tendances comme le développement de l’intelligence artificielle. On parle de mégadonnées. Ça risque de transformer notre société. Le coût du carbone, la robotisation aussi. Le public s’y connait-il plus en matière d’économie? Il est plus informé, mais je ne suis pas sûr qu’il le soit mieux. Nous sommes malheureusement en concurrence avec les fausses nouvelles. On se bat contre ça. Pour le public, ce n’est pas toujours évident de se démêler dans tout ça. RDI Économie, lundi au vendredi 18 h 30, Ici RDI