Le Journal de Montreal - Weekend

Une écrivaine au destin tragique

L’auteure américaine Sylvia Plath a puisé dans ses propres souvenirs pour livrer le roman dont est tirée La cloche de verre, qui vient de prendre l’affiche au Théâtre Prospero. On y découvre l’histoire tragique d’une femme suicidaire qui rêve de devenir é

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Sylvie Plath raconte dans son roman en partie autobiogra­phique, qu’elle avait déjà la plume habile à un jeune âge, elle qui écrivait ses premiers poèmes à l’âge de 8 ans. C’est aussi à cet âge que son père est décédé. Ce drame, dont elle tient sa mère responsabl­e, la marque à tout jamais. S’ensuivront d’importants épisodes de dépression. Élevée dans un environnem­ent où le culte du travail est valorisé, elle décidera dès l’adolescenc­e de devenir écrivaine. Malgré les dépression­s à répétition, les troubles bipolaires, une première tentative de suicide et un séjour en institut psychiatri­que, elle parvient à terminer ses études avec brio.

«J’ai lu cet excellent roman avec beaucoup d’appétit», confie la comédienne Marie-Pier Labrecque, qui a déjà joué dans une quinzaine de pièces de théâtre depuis sa sortie de l’École nationale de théâtre en 2011 (notamment La divine illusion, Les trois mousquetai­res, Le prince des jouisseurs et Deux hommes tout nus). Au cours des quatre derniers mois, elle a enchaîné les représenta­tions, faisant partie de la distributi­on de trois pièces de théâtre, dont Je crois et Une mort accidentel­le.

«Je suis heureuse d’avoir la chance de jouer différents types de personnage­s», reconnaît-elle.

La pièce s’amorce en 1953, alors qu’Esther, le personnage principal, est lauréate, à seulement 18 ans, d’un grand concours littéraire. «C’est une femme qui a une vision très différente des autres filles de son âge, révèle Marie-Pier Labrecque. Elle porte un regard très sévère sur les femmes qui n’ont pour ambition que de devenir femmes au foyer.»

Non seulement Esther n’a aucunement envie de se marier, mais elle souhaite voyager et devenir une écrivaine. Elle va tout laisser dans sa banlieue natale pour se rendre à New York, espérant faire carrière dans le monde de la littératur­e, milieu dominé, à l’époque, par les hommes.

LA DUALITÉ

Dans La cloche de verre, Marie-Pier Labrecque partagera la scène avec Marie-Josée Samson; elles incarneron­t toutes deux le personnage d’Esther. «Elles sont toutes les deux au même moment et à la même époque, annonce la comédienne. C’est comme si on avait les deux versions de la même personne.»

Le concept permet ainsi de montrer le combat intérieur qui déchire Esther. «D’un côté, il y a l’idée de vouloir se réaliser et de s’affranchir, puis de l’autre on retrouve les idées noires, la dépression, le désespoir, la folie qui l’habite et une fascinatio­n pour la mort», souligne l’actrice. On retrouvera également Marie-Pier Labrecque sur scène cet été, au Théâtre des Cascades, dans la pièce Ciao Papa!, à compter de juin. Josée Deschênes en assure la mise en scène.

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