Le Journal de Montreal - Weekend

À LA CROISÉE DES CHEMINS « LES ENJEUX SONT DIFFÉRENTS »

Vincent Vallières «repart à zéro». Le chanteur s’est entouré d’une nouvelle équipe, de nouveaux collaborat­eurs, afin d’offrir Le temps des vivants, un septième album qui pourrait très bien dicter l’avenir de sa carrière.

- Bruno Lapointe Le Journal de Montréal bruno.lapointe @quebecorme­dia.com

«Un septième album, c’est le bon moment pour constater si tu as assez de gaz pour continuer ou si ta route va bientôt se terminer», explique Vincent Vallières.

«Je suis à la croisée des chemins; je vois tout ce que j’ai fait dans le passé, mais aussi tout ce qui me reste à faire, toutes ces portes que je peux encore ouvrir au cours des prochaines années», ajoute-t-il.

Le chanteur s’avoue d’autant plus conscient de la fragilité de la popularité dont il jouit, après avoir connu un début de carrière moins glorieux; ce n’est qu’à son troisième album, Chacun dans son espace, qu’il a connu un succès considérab­le. Un parcours «normal», certes, mais qui lui aura permis d’apprendre et d’être fin prêt à devenir la star qu’il est aujourd’hui. «Quand on commence un nouvel emploi, on débute au bas de l’échelle», souligne-t-il.

«Avec du recul, je réalise que j’ai été chanceux. J’ai fait des erreurs; je suis arrivé à un spectacle sans être bien préparé, j’ai dit les mauvaises choses sur scène... Mais ces apprentiss­ageslà, j’ai pu les faire dans un anonymat relatif», poursuit-il.

BAD LUCK

Attablé dans un café du centre-ville de Montréal, Vincent Vallières paraît tout de même confiant. Rencontré à quelques jours de l’arrivée du Temps des vivants sur les tablettes des disquaires, il surfait déjà sur la vague du succès remporté par Bad Luck, le tout premier extrait.

«On a sorti la chanson alors qu’on était encore en studio pour terminer l’album. Ça nous a donné un bon lift en voyant qu’elle tournait beaucoup sur les radios», se souvient-il.

Les mélomanes qui se procureron­t Le temps des vivants comprendro­nt bien vite pourquoi Bad Luck a été choisi comme premier extrait. Selon Vincent Vallières, la chanson est le parfait indicateur de ce qui attend ses fans avec son nouvel opus.

«Cette chanson-là représente bien tout ce qui se trouve sur l’album, avec sa réalisatio­n plus rugueuse, moins lisse. Et elle est à cheval entre les pièces plus catchy et les plus douces, plus près du spoken word», explique-t-il.

Ses fans découvriro­nt également un Vincent Vallières plus mûr sur cet album. Le chanteur de 38 ans estime que les personnage­s qu’il met en scène dans ses chansons aujourd’hui sont «ailleurs dans leur vie». Bref, ils sont le reflet des gens qui l’entourent.

«J’ai plusieurs personnes autour de moi qui ont franchi le cap de la quarantain­e. Et j’en approche moi-même. Les enjeux sont différents pour les gens de ma génération. Une rupture à cet âge, ce n’est pas du tout le même genre qu’à 20 ou 25 ans. Avec les enfants, la maison, la carrière... les enjeux sont bien différents. Et c’est aussi un moment où les gens commencent à perdre leurs parents, à faire toutes sortes de deuils», relate-t-il.

Les fans seront-ils toujours au rendez-vous après toutes ces années?

«Tout ce que je peux faire, c’est écrire des chansons que j’aime, écrire sur ce que je connais, sur ce qui me tient à coeur. C’est tout ce que je peux contrôler. Pour le reste, on ne peut que se croiser les doigts», conclut-il en souriant. L’album Le temps des vivants est en vente maintenant.

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