Le Journal de Montreal - Weekend

PREMIERBIL­AN DESCOACHS

Maintenant qu’ils ont chacun recruté leurs 12 candidats, les quatre coachs se sont livrés à un premier bilan des auditions à l’aveugle de cette cinquième saison de La Voix.

- Samuel Pradier

ISABELLE BOULAY « JE ME SENTAIS À FLEUR DE PEAU »

Pour son retour dans le fauteuil de coach, Isabelle Boulay a ressenti les mêmes émotions que les saisons précédente­s. «Même si j’avais déjà de l’expérience, que j’avais déjà fait l’exercice, j’étais dans le même état. J’ai été impression­née par les talents, je me sentais à fleur de peau durant les auditions, et en même temps, je me sentais plus téméraire.» La chanteuse a créé la surprise, notamment en se retournant pour Louis-Paul Gauvreau, le candidat qui a chanté du death métal. «Je ne prémédite rien, j’y vais selon mon instinct. Pour les gens qui ne me connaissen­t pas, c’est un contre-emploi total, mais par exemple, ma cousine avec qui j’ai grandi, m’a écrit le lendemain de l’émission en me disant qu’elle était certaine que j’allais me retourner pour lui. Ça lui a rappelé les moments où on écoutait du heavy métal. C’est vraiment une musique que j’aime.» Isabelle a surtout le don de cerner la personnali­té des candidats juste en entendant leurs voix. «La voix est ce qu’il y a de plus révélateur chez un être humain. C’est un peu métaphysiq­ue. Quand je me retourne pour quelqu’un, c’est parce que la personne est déjà en train de me raconter son histoire.»

MARC DUPRÉ « LES GOÛTS SONT VRAIMENT PERSONNELS »

Pour sa cinquième saison en tant que coach, Marc Dupré reste toujours surpris des nombreux talents qui se présentent aux auditions à l’aveugle, année après année, même s’il ne se retourne pas chaque fois. «Je me retourne quand je pense que c’est la bonne personne, qu’on est faits l’un pour l’autre.» Dès qu’il commence à se poser des questions sur la voix qu’il entend, il sait que ça ne marchera pas. «Ça n’a rien à voir avec le talent des candidats, mais quand je me pose trop de questions, j’oublie d’appuyer sur mon bouton. Les goûts sont vraiment personnels. Il faut avoir des affinités avec la voix. C’est étonnant, mais il faut déjà sentir une certaine complicité, même en étant de dos, avec le candidat. Parfois, la voix n’est même pas parfaite, mais je me retourne parce que ça me parle.» À partir des duels, son leitmotiv est surtout de monter les plus beaux numéros possibles, «je n’essaie pas de penser aux résultats de la compétitio­n. J’adore me faire voler des candidats, je veux qu’ils passent par mon équipe et qu’ils se rendent le plus loin possible. Je veux créer quelque chose de tellement fort, que les autres coachs n’auront pas le choix.»

PIERRE LAPOINTE « J’ÉTAIS MOINS SPONTANÉ »

Pour sa troisième année en tant que coach, Pierre Lapointe a senti qu’il y avait davantage de candidats avec des démarches créatrices plus poussées, des gens qui ne se seraient pas présentés les années précédente­s. «Mon instinct était aussi plus aiguisé, j’étais moins spontané. Je réfléchiss­ais davantage à ce que je pourrais faire avec le candidat, où je peux l’amener, est-ce qu’il a vraiment un potentiel pour aller plus loin… Ça ne veut pas dire que j’ai la science absolue, on peut se tromper, mais en effet, il y a plusieurs fois où j’ai attendu d’avoir l’appel.» Fier de son équipe, il a l’impression que chacun de ses candidats a un «capital magique». «J’ai beaucoup d’admiration et de respect pour eux. Ils sont pas mal tous arrivés à une étape où ils savent qui ils sont et ils ont une identité musicale déjà présente, c’est ce qui est la meilleure chose quand tu viens à La

Voix.» Les duels sont une étape très importante et délicate pour le coach. «Il faut trouver une chanson qui va surprendre les gens et il faut réunir des gens qui ne se connaissen­t pas. J’aime voir que les deux profitent de cet instant pour oublier la compétitio­n, pour se lier d’amitié et comprendre l’univers de l’autre. C’est surtout ça que je valorise, car ce qui va leur rester à la fin, c’est l’expérience humaine.»

ÉRIC LAPOINTE « J’AI APPRIVOISÉ LA TÉLÉVISION »

La période des auditions à l’aveugle est toujours un peu stressante pour Éric Lapointe. «Il faut vendre notre salade et convaincre les candidats de nous faire confiance. Il y a tellement de talents et d’artistes avec lesquels on veut travailler. Mais la chimie entre les coachs est merveilleu­se. On n’est pas en compétitio­n, on a juste du plaisir.» Cette saison, Éric a cumulé les effets de style face aux candidats. «Il faut que je compense mon manque d’éloquence. Je suis face à des coachs vifs d’esprit, qui ont toujours le mot juste. Avec mon langage de la rue, j’ai de la misère à rivaliser. Il faut que je trouve des idées pour compenser. Je pense que j’ai aussi apprivoisé la télévision. J’ai toujours été assez réservé et les caméras m’ont toujours un peu intimidé. Même après 25 ans de carrière, j’ai de la difficulté à être naturel en face d’une caméra » Le rockeur avoue que cette année il s’est davantage laissé aller et qu’il se sentait à l’aise. Il est désormais prêt pour l’aventure des duels. «Le plaisir de monter les numéros, c’est de découvrir tout le potentiel des artistes à travers les duels. Il faut qu’un artiste soit capable de créer l’illusion qu’il a écrit la chanson qu’il interprète. Ce n’est pas donné à tout le monde, mais c’est ce qui différenci­e les grands interprète­s des bons chanteurs.»

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