Le Journal de Montreal - Weekend

NICOLA CICCONE CHANTE SES CHANSONS IMMORTELLE­S

- Sandra Godin Le Journal de Québec

Adolescent, Nicola Ciccone avait commencé à écrire des chansons en anglais, inspiré par les Pink Floyd et Radiohead de ce monde. Mais lorsqu’une amie lui a remis des albums de Jacques Brel, Gilles Vigneault et Jean Ferrat, c’était assez pour changer le cours de sa carrière.

«J’étais un peu sceptique avant d’écouter ces albums-là, mais j’avais un kick sur elle», explique-t-il en riant, à l’autre bout du fil, lorsqu’il se remémore l’époque où il faisait des spectacles de covers en anglais.

Il s’est fait prendre au jeu: c’est avec ces albums que Nicola Ciccone s’est intéressé à la chanson francophon­e. Quelques mois plus tard, il écrivait son album phare, L’opéra du mendiant (1998). Puisque le chanteur de charme célèbre cette année ses 20 ans de carrière, c’était tout naturel pour lui de rendre hommage à ceux qui l’ont influencé.

DES PIÈCES TOUJOURS ACTUELLES

Sur l’album Les Immortelle­s, le 11e de sa carrière, qui sera lancé vendredi prochain, Nicola Ciccone reprend des pièces phares du répertoire francophon­e, comme L’essentiel (Charles Aznavour), Je vais t’aimer (Michel Sardou), Ils s’aiment (Daniel Lavoie) et Ne me quitte pas (Jacques Brel), qui est pour lui «l’ultime chanson d’amour».

«C’est une chanson qui détonne avec notre époque, où tout le monde est blindé par rapport à l’amour. Lui, il parle de l’amour sans aucune pudeur. Et ça, ce n’est pas très typique de nos jours», a-t-il justifié.

Nicola Ciccone insiste sur le caractère actuel de ces chansons. «On fait tous du show-business», de Plamondon, «c’était vrai en 1980, et ça l’est encore aujourd’hui», dit-il.

Tout en gardant la nature des pièces, Ciccone a travaillé d’arrache-pied pour refaire des arrangemen­ts souvent dépouillés, ajoutant des cordes dans une chanson, du saxophone dans l’autre. Mais il avait un seul but: transmettr­e les émotions avec sa voix.

S’attaquer à d’aussi grandes pièces lui a demandé «beaucoup de rigueur. Même si ce ne sont pas mes chansons, l’auteur-compositeu­r en moi n’a jamais travaillé autant. J’ai essayé de les livrer avec toute mon honnêteté. Et on ne chante pas du Gainsbourg comme on chante du Vigneault», affirme-t-il.

20 ANS DE CARRIÈRE

Nicola Ciccone a commencé à pratiquer son métier de façon profession­nelle en 1997. En 2017, en plus de souligner ses 20 ans de carrière, il aura 40 ans. Auteur de chansons d’amour par excellence au Québec, il a vu plusieurs de ses chansons se retrouver au sommet des palmarès en 20 ans.

Même s’il n’est pas du genre à regarder dans le rétroviseu­r, il confie néanmoins être fier du chemin parcouru à faire ce «métier de fou».

«J’ai réalisé beaucoup de rêves, j’ai fait beaucoup de spectacles, énormément de route. Je pense qu’il n’y a pas une salle que je n’ai pas faite au Québec. Ce n’est pas toujours facile faire ça, mais ça reste ma passion. Je regarde en avant. Vingt ans, ce n’est pas si long. Je suis très jeune encore, il m’en reste beaucoup à faire.» Les Immortelle­s sera en vente dès le 24 mars. L’album est en précommand­e sur iTunes.

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PHOTO D’ARCHIVES, COURTOISIE

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