Le Journal de Montreal - Weekend
D’UN RÉFÉRENDUM À L’AUTRE
Yes ∂∂∂∂∂
Les réalisateurs Félix Rose et Éric Piccoli s’intéressent au référendum sur l’indépendance de l’Écosse et établissent, par la voix des protagonistes, des comparaisons avec le Québec.
En 2014, les Écossais sont appelés aux urnes pour répondre à une question. Veulent-ils que la nation écossaise, partie du Royaume-Uni, devienne un pays? Simon Beaudry, se définissant comme «un artiste visuel qui s’intéresse à l’identité québécoise», décide de traverser l’Atlantique. Son objectif est double, il souhaite effectuer une performance artistique à travers l’Écosse, et veut aussi en profiter pour comparer la situation qui prévaut là-bas à celle du Québec.
Rapidement, ce qui frappe, c’est le pragmatisme des habitants. À travers les conversations qu’entretient Simon Beaudry, on s’aperçoit que ceux-ci ne se définissent pas en opposition aux Britanniques et qu’ils estiment que leur pays n’est pas fondé sur les différences, mais les similitudes. De la même manière, comme le note l’artiste, la question nationale n’occupe aucune place dans le débat référendaire, ce qui prime, c’est l’économie, que l’on soit dans le camp du «yes» ou dans celui du «no». Et l’on sent également un profond attachement à l’Union européenne.
Filmé en 2014, au moment où les sondages donnent le «yes» vainqueur à 54 % et où le Brexit est une impossibilité, ce documentaire acquiert donc une valeur historique et sociale indéniable à la lumière de la situation qui prévaut actuellement en Écosse depuis le Brexit. Et si le cheminement de Simon et de Samuel n’apporte aucune réponse nette sur le Québec, Yes pose des questions qui ne sont pas dénuées d’intérêt.