Le Journal de Montreal - Weekend
SHIRLEY MACLAINE FORMIDABLE
The Last Word ∂∂∂∂∑∂ À 82 ans, le moins qu’on puisse dire, c’est que Shirley MacLaine a du courage à revendre. L’actrice oscarisée n’a peur de rien, pas même d’aborder un rôle de vieille femme acariâtre qui se met en sous-vêtements, et sans sa performance
Harriet (Shirley MacLaine) passe son temps à critiquer les autres. Personne ne trouve grâce à ses yeux dans ce film écrit par Stuart Ross Fink et réalisé par Mark Pellington. Un jour, après avoir fait une overdose «accidentelle» de pilules, elle décide de rendre visite à Anne Sherman (Amanda Seyfried), jeune femme responsable de la rubrique nécrologique du journal local. C’est que le patron de la publication doit quelques services à Harriet, ancienne directrice d’une agence de pub. Notre protagoniste embauche donc Anne pour qu’elle rédige sa nécrologie selon ses propres indications.
Contrôlante (et c’est un euphémisme), voire manipulatrice, Harriet se met donc en tête d’expliquer à Anne ce qu’elle veut qu’elle écrive. Elle lui fournit des témoins de sa vie, qui n’ont rien de bien sympathique à dire sur elle. Peu à peu, les deux femmes deviennent «amies» et Anne en apprend un peu plus sur son existence. Sa fille (Anne Heche, méconnaissable) ne l’a pas vue depuis 20 ans. En outre, Harriet a passé sa vie professionnelle à tenter de s’imposer dans un milieu exclusivement masculin.
Parallèlement, la vieille dame décide – pour donner du relief à sa nécrologie – de prendre Brenda (AnnJewel Lee Dixon) sous son aile. La fillette de neuf ans jure comme un charretier, n’a pas froid aux yeux et se révèle être particulièrement rétive à toute forme d’autorité… comme Harriet! On se doute bien que le trio va développer une relation particulièrement significative, et ce, grâce à des situations toutes plus alambiquées les unes que les autres.
Au milieu des incohérences scénaristiques, des rires lors de plaisanteries bien pensées, on trouve de petites perles dans The Last Word. Porté par une Shirley MacLaine parfaite – filmée avec beaucoup de tendresse par Mark Pellington –, le film de 108 minutes est touchant à plus d’un titre. Hommage aux femmes de tête, réflexion sur la mort et le bilan de la vie, portrait de trois générations de femmes fortes chacune à leur manière, The Last Word continue de charmer bien après la projection.