Le Journal de Montreal - Weekend

Une histoire d’amour à contre-courant

Pour clôturer sa saison, le Théâtre Duceppe mise sur Harold et Maude, célèbre pièce de l’auteur Colin Higgins qui s’est fait connaître au cinéma. On y raconte l’histoire d’amour improbable entre un jeune homme de 19 ans et une dame qui s’apprête à fêter s

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

L’âge ne semble être un obstacle ni pour Harold, ni pour Maude, qui seront interprété­s par Sébastien René et Béatrice Picard dans une mise en scène d’Hugo Bélanger. Si l’amour n’a pas d’âge, que dire d’un jeune homme qui est épris d’une femme qui pourrait être sa grand-mère? Rien, à part qu’ils s’aiment véritablem­ent.

«Ils se rencontren­t dans un cimetière», annonce le comédien Sébastien René. Ni Harold ni Maude ne connaissen­t celui qui vient d’être enterré. Ils s’y trouvent par choix, tous deux portés par une certaine fascinatio­n pour la mort.

Si on connaît peu Sébastien René, qui jouera aux côtés de Béatrice Picard, l’acteur compte déjà une feuille de route intéressan­te, ayant déjà pris part à plusieurs production­s théâtrales. Il a d’ailleurs tenu un rôle d’importance également chez Duceppe en 2014, dans la pièce Peter et Alice, dans laquelle il donnait également la réplique à Béatrice Picard. Du haut de ses 34 ans, l’homme, avec son look juvénile, peut facilement incarner Harold, un éternel adolescent de 19 ans.

FASCINÉ PAR LE SUICIDE

Harold est un jeune homme particulie­r. Il entretient une fascinatio­n pour la mort et le suicide. «Il cherche à obtenir de l’attention de sa mère», fait remarquer son interprète.

Dans la vie, Sébastien René est à l’opposé de son personnage. Surtout depuis qu’il a été victime d’un accident. «Avant mon opération, on m’a laissé entendre que je pourrais ne plus retrouver l’usage de mes bras et de mes jambes», explique-t-il. Le jeune comédien, aujourd’hui complèteme­nt remis, ne garde aucune séquelle, si ce n’est d’avoir perdu des contrats le temps de sa convalesce­nce. Aujourd’hui, il a un goût de vivre indéniable.

Ainsi, on verra Harold impliqué dans de multiples tentatives de suicide. Pendaison, simulation de noyade, utilisatio­n d’un revolver chargé à blanc, tout pour ajouter au réalisme de ses tentatives.

«Mais il fait tout ça pour provoquer», souligne le comédien. «Dans toutes ses situations, il demeure en contrôle et ne met jamais sa vie en danger.» Ces nombreuses mises en scène qu’il réalise pour tuer le temps serviront à faire peur à sa mère, qui l’enverra consulter un psychologu­e, en vain. Une seule personne aura une influence positive sur le jeune homme: Maude, une femme habitée d’une joie de vivre inébranlab­le.

MOURIR À 90 ANS

Maude est tout aussi particuliè­re, aimant fréquenter les cimetières pour assister à des enterremen­ts. «Maude considère que 90 ans est un bel âge pour mourir», confie Sébastien René.

Une réflexion profonde et mûrement réfléchie. Malgré son dynamisme et sa joie de vivre, la dame songe aussi au suicide. «Elle veut se suicider le jour de son 90e anniversai­re», révèle le comédien.

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PHOTO COURTOISIE HAROLD ET MAUDE
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