Le Journal de Montreal - Weekend
Les histoires vraies qui inspirent la série
Soir après soir, District 31 rallie plus de 1,2 million de téléspectateurs en direct, en faisant la série chouchoute de 2016-2017. Son auteur, Luc Dionne, scrute depuis des années la scène policière pour livrer des Omertà, Blue Moon et autres oeuvres à sa
1 LE SPGM EN CRISE
Luc Dionne a récemment été considéré comme un véritable devin. Si dans District 31, ça brasse au Service de la police du Grand Montréal, il en est tout autant au SPVM. Dans la fiction, le directeur des affaires internes vient de se faire relever de ses fonctions. Notons qu’en plus, deux parties, dont le bras droit du maire Filion (Robert Toupin), Georges Capistran (Sébastien Dhavernas), désirent tasser le directeur de la police, Jalbert (Michel Laperrière). Au même moment, le Service de police de la Ville de Montréal se voit confronté aux problèmes de son patron des affaires internes, Costa Labos, relevé de ses fonctions en plus d’être visé par une enquête pour fabrication de preuve. Ce à quoi Luc Dionne répondra à Paul Arcand, en entrevue: «Je n’invente rien! J’écris ce que certains ne peuvent pas dire.» Et on le croit.
2 L’AFFAIRE THÉO GAGNON ET CARL JUNEAU, PRINCIPAL SUSPECT DE SON ENLÈVEMENT
La disparition du jeune Théo Gagnon a été au coeur de la série. Elle n’est pas sans rappeler celle de la jeune Cédrika Provencher il y a 10 ans. On retrouve d’ailleurs plusieurs similitudes entre Carl Juneau (Marc Bélanger) et Jonathan Bettez, principal suspect dans le meurtre et l’enlèvement de la jeune fille. Tous deux ont été accusés de possession de pornographie juvénile, étaient des hommes d’affaires respectés, avaient été soutenus par leur père et refusé le polygraphe. Juneau avait fui en Europe, ce que Bettez souhaitait faire. Dans la fiction, Juneau n’a pas survécu.
8 UNE GRAVE ERREUR JUDICIAIRE
Une des histoires sur lesquelles Nadine (Magalie Lépine-Blondeau) a mis beaucoup d’énergie est celle de Michel David (Mario Saint-Amand), emprisonné injustement pendant 15 ans pour un crime qu’il n’a non seulement pas commis, mais qui camoufle une sérieuse bévue d’un corps policier. C’est d’ailleurs une des raisons de l’emprisonnement de l’ex-lieutenantdétective Laurent Cloutier (Patrick Labbé). Dans les années 1960, Réjean Hinse avait été accusé d’un vol qu’il n’avait pas commis et pour lequel il n’a pas eu droit à une défense décente. Il ne sera acquitté que 35 ans plus tard. Un règlement à l’amiable et 13 millions de dollars lui ont d’ailleurs été octroyés par le gouvernement du Québec.
3 TÊTES D’AFFICHE ET RÉSEAU DE PROSTITUTION
Le démantèlement d’un réseau de prostitution juvénile mène à l’arrestation de plusieurs personnalités connues, dont l’humoriste Steven Butler (Luis Bertrand). Cette intrigue n’est pas sans rappeler l’opération Scorpion à Québec en 2002 qui a permis de mettre la main sur de nombreux hommes d’affaires en vue et sur l’animateur radio Robert Gillet. On se souviendra qu’à l’époque les noms d’humoristes et de chanteurs ont fait l’objet de rumeurs.
6 LE FLÉAU DE LA CYBERINTIMIDATION
Sujet malheureusement d’actualité. Nous avons vu l’affaire Romy Bordeleau, une ado ayant mis fin à ses jours après la publication de photos d’elle nue par son ex-copain, Dwayne Miller (Antoine Desrochers). Cette histoire rappelle l’affaire d’Amanda Todd en 2012. L’adolescente de 15 ans de Colombie-Britannique était victime d’un désaxé vivant aux Pays-Bas qui la manipulait. La vidéo expliquant son geste a fait le tour du monde et entraîné une enquête internationale. L’homme est accusé d’extorsion, de harcèlement criminel, de diffusion de matériel pornographique, de racolage sur le net. Prouvant que le travail des enquêteurs ne se fait pas que sur le terrain physiquement, mais aussi virtuellement.
4 ATTENTAT SUR UN GARDIEN DE L’ORDRE
Stéphane Pouliot (Sébastien Delorme) est sergent-détective au crime organisé. Cet hiver, dans la tourmente d’une enquête corsée, il a été atteint d’une balle en pleine rue. Son attaque avait été commandée par Donald Walsh (Martin Larocque), membre du crime organisé et informateur particulier. On peut vaguement faire un parallèle avec les meurtres des gardiens de prison Diane Lavigne et Pierre Rondeau en 1997, crimes commandés par le chef des Hell’s Angels Maurice Mom Boucher.
9 L’EMPRISE D’UN PROXÉNÈTE
Une des premières intrigues de la série portait sur de jeunes filles sous l’emprise d’un proxénète. Souvenons-nous qu’en 2016, plusieurs adolescentes du Centre jeunesse de Laval avaient fugué pour retrouver leur souteneur.
5 MR BIG
L’opération Mr Big fait référence à l’infiltration d’enquêteurs et de policiers dans la vie d’un suspect pour lui faire avouer un crime non résolu. Ils mettent en place 41 scénarios, se faisant passer pour des criminels et permettant au suspect de monter en quelque sorte dans la hiérarchie, le forçant à avouer ses crimes pour demeurer dans «l’organisation». Ça reste une technique controversée. Il en est question dans District 31 dans l’enquête concernant le jeune Théo Gagnon. Dans la vraie vie, les opérations Mr Big ont été menées à la fin des années 1980 et ont permis la tenue de nombreux procès, dont celui, récemment, d’Alain Perreault, reconnu coupable du meurtre de Lyne Massicotte en 2011.
7 L’EMPRISE D’UN GOUROU
L’ange Gabriel – Robert Bazin (David La Haye) – est le gourou d’une secte qui enrôle des femmes vulnérables dont il finit par abuser physiquement, sexuellement et psychologiquement. Alors que l’une d’entre elles commet l’irréparable, une enquête s’ouvre sur la disparation d’une autre de ses disciples. En 1993, Roch Thériault, gourou réel d’une secte, avait été condamné à la prison à vie pour le meurtre d’une de ses disciples.
0 FAUSSE ACCUSATION DE VIOL
Les personnalités publiques ne sont pas à l’abri d’accusations d’agression. Il y a eu un cas de politicien dernièrement. Un chanteur très connu fait actuellement face à la justice en ce moment même. Il existe, bien qu’elles soient rares, des cas de fausses agressions. Dans District 31, on cite le cas du chanteur Jimmy Munroe (Olivier Barrette) soupçonné à tort après l’un de ses spectacles d’avoir… festoyé un peu fort et sans le consentement d’une de ses invitées. Ce n’était en fait qu’un coup monté pour venger une amie. En 2013, le leader du groupe Bright Eyes, Conor Oberts, avait faussement été accusé d’agression sexuelle avant que sa présumée victime avoue avoir inventé l’histoire.