Le Journal de Montreal - Weekend

IL RETROUVE SES PREMIÈRES AMOURS

Il a connu la gloire, dans les années 90, mais il en a aussi payé la rançon. À 52 ans, Richard d’Anjou, exchanteur de la formation Too Many Cooks, est finalement prêt à mettre un terme à une parenthèse qui l’aura gardé loin des feux de la rampe durant plu

- Vanessa Guimond Le Journal de Montréal vanessa.guimond @quebecorme­dia.com

«Je pourrais dire n’importe quoi, mais je suis nerveux, a affirmé le musicien, rencontré à quelques jours du lancement de son tout premier album solo

Beautiful Me, en vente depuis hier. Je suis vraiment fatigant, en ce moment. Ma blonde me le dit, que je ne suis pas du monde.»

Si l’on peut reprocher quelque chose à Richard d’Anjou, ce n’est certaineme­nt pas son manque de transparen­ce. En entrevue comme sur disque, le musicien qui donne toujours dans le rock, mais aussi dans le folk, se livre sans retenue, avec franchise et passion.

«Je gère mal mon anxiété, c’est pour cette raison, entre autres, que je consommais, à l’époque, a dit celui qui est sobre depuis 12 ans maintenant. C’est aussi pour cette raison, en ce moment, que je suis aussi nerveux. Je ne veux pas décevoir personne. C’est juste ça.»

FANS FIDÈLES

En octobre dernier, Richard d’Anjou a eu la surprise de constater que l’objectif de 5000 $ qu’il avait fixé, dans le cadre de la campagne de sociofinan­cement liée à son album, avait été atteint en moins de 24 heures. Au final, pas moins de 21 450 $ ont été amassés, grâce à l’enthousias­me du public.

«Ceux qui m’aiment, m’aiment vraiment, a-t-il constaté. D’ailleurs, ils me répètent souvent qu’ils ne comprennen­t pas pourquoi je ne suis pas davantage connu. Je leur dis que c’est parce que ça fait 15 ans que je n’ai rien fait! Je commence, en fait. C’est fou à quel point les gens sont fidèles.»

Bien qu’il ait été flatté par le succès de la campagne, le musicien a fait le choix de ne pas trop s’y attarder. Il a préféré se concentrer sur la finition de ses chansons, lui qui a fait son entrée en studio entre Noël et le jour de l’An.

«Je préfère me concentrer sur le moment présent, a-t-il précisé. C’est de cette façon que je vis ma vie, même si ça peut avoir l’air cliché. Je sais que tout peut s’arrêter subitement.»

AMIS

En plus de s’être entouré de Jean-François Lemieux, bassiste et coréalisat­eur du disque, Richard d’Anjou a aussi profité du savoir-faire du guitariste JeanSébast­ien Chouinard (Les Respectabl­es), du batteur Pierre Fortin (Galaxie), de la violoniste Catherine Ledoux et de la chanteuse Lulu Hughes, lors de son passage en studio. Dan Georgesco (Porn Flakes), son complice de longue date avec qui il a fondé Too Many Cooks, a également mis la main à la pâte.

«J’ai passé toute une journée en studio avec Dan. Ça faisait des années que nous n’avions pas fait ça», a souligné le musicien.

«Nous sommes restés amis, durant toutes ces années, a-t-il poursuivi. Quand j’ai décidé d’arrêter [Too Many Cooks], il comprenait que c’était parce que nous n’avions plus de bonnes gigs, de contrat de disque et que nous ne faisions plus d’argent. En plus, j’étais épuisé. Avec mon problème de consommati­on, ç’a vraiment juste empiré, par la suite.»

À COEUR OUVERT

Inspiré de la vie de son créateur, Beautiful Me comprend quelques morceaux qui évoquent l’enfer que ce dernier a vécu, aux débuts des années 2000.

Celui qui a consommé des substances de toutes sortes (héroïne, cocaïne, alcool...) jusqu’à ce qu’il se réveille à l’hôpital, à l’été 2004, présente même une pièce (This Place) qui a vu le jour alors qu’il était encore en thérapie.

«Les choses que j’ai vécues, c’est ce que je connais le mieux. Je parle aussi de ma vision du monde, d’à quel point je trouve ça désolant. Si je peux empêcher une personne de consommer, ou ouvrir les yeux d’une personne par rapport à l’avenir de notre planète...»

Si Richard d’Anjou se considère toujours comme un punk (même s’il ne croit plus en l’anarchie), il assure ne plus être le même qu’il y a 20 ou 30 ans.

«Quand j’avais mon band, j’étais un vrai un asshole, une tête enflée. J’avais une belle voix et je le savais (...) Aujourd’hui, je veux faire attention. Je veux que les gens comprennen­t bien mon message. Vraiment, je veux juste faire de la musique et être heureux avec mes chums et ma famille.» Toutes les informatio­ns concernant Richard d’Anjou se trouvent à l’adresse facebook.com/ RicharddAn­jou.

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Richard d’Anjou présente Beautiful Me, un premier album qui se veut rock à souhait. PHOTO PIERRE-PAUL POULIN

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