Le Journal de Montreal - Weekend
BONHEURS D’OCCASION POUR PATRICK NORMAN
Bien qu’il soit tentant de lever le nez sur un énième album de reprises en duos, Patrick Norman a toutefois un passe-droit (oui, oui).
Après tant d’années à soutenir ses contemporains (autant Renée Martel, par exemple, que les invités de son émission télé Pour l’amour du country), le chanteur peut, à son tour, demander une faveur ou deux... ou douze comme c’est le cas ici.
Malheureusement, ses bonheurs seront finalement diablement inégaux.
UNE IDÉE RISQUÉE
Saluons tout d’abord l’intention. Plutôt que de se contenter de reprendre ses hits en bonne compagnie, Norman a opté pour des pièces oubliées de son imposant catalogue.
En résulte un projet hétérogène flirtant avec le country, évidemment, mais aussi la grosse balade dégoulinante (Comment le dire avec ses violons et Marie-Ève Janvier est un exemple éloquent) et la chanson romantique vaguement bossa-nova (Juste toi et moi).
Également à souligner: une réalisation déchirée entre un désir d’être peaufinée à la perfection et un besoin d’appuyer sur la bonhomie entourant l’aventure (écoutez les duos avec Manuel Tadros et Martin Deschamps à titre de référence). En fin de compte, on a droit à une production malheureusement pas si chaleureuse.
QUELQUES FLEURS
Bonheurs partagés est toutefois loin d’être un bide et confirme à nouveau la pertinence de Patrick Norman. 32 disques plus tard (!), le monsieur est toujours plein de fougue et aussi bien en voix.
De plus, ce LP révèle tout de même quelques belles surprises (qui sont malheureusement trop éparses). La collaboration entre Paul Daraiche
Norman2 et Patrick vient en tête.
Pour les fans, néanmoins.