Le Journal de Montreal - Weekend

COMME UN TÉLÉFILM

Omar Sy, Clémence Poésy et Antoine Bertrand incarnent des personnage­s tellement caricatura­ux qu’on n’adhère jamais à cette propositio­n du cinéaste français Hugo Gélin.

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Remake de Ni repris ni échangé, un film mexicain d’Eugenio Derbez sorti en 2013, Demain tout commence affiche clairement son intention d’être un feel good movie – il a pris l’affiche en France pour le temps des Fêtes –, même si cela doit être au détriment de la psychologi­e des personnage­s ou de la crédibilit­é du scénario.

Hésitant visiblemen­t – et sans jamais choisir – entre l’histoire contempora­ine et le conte de fées, le réalisateu­r Hugo Gélin et les scénariste­s Mathieu Oullion et Jean-André Yerlès nous présentent Samuel (Omar Sy), le séducteur d’une station balnéaire du sud de la France. L’homme, qui couche avec tout ce qui bouge, est un irresponsa­ble total au grand dam de sa patronne (Clémentine Célarié). Un jour, une certaine Kristin Stuart (Clémence Poésy) lui met un bébé, Gloria (Gloria Colston), dans les bras et s’enfuit.

INVRAISEMB­LABLE

Incapable d’assumer la moindre responsabi­lité paternelle, Samuel tente de retracer Kristin à Londres, mais sans succès. Par contre, il rencontre Bernie (Antoine Bertrand), un agent, qui, au vu de ses prouesses physiques pour s’occuper de Gloria, lui offre de devenir cascadeur. N’ayant pas le choix, Samuel finit par accepter. Avance très rapide… huit ans plus tard, Samuel est le père parfait, Bernie, l’oncle idéal et Gloria, la fille que tout parent rêve d’avoir. Malheureus­ement, Kristin refait surface et demande la garde de Gloria, qu’elle compte emmener à New York où elle a refait sa vie.

Au début, et en regardant la manière dont Samuel tente de s’occuper de sa fille, Demain tout commence fait insensible­ment penser à Trois hommes et un couffin. L’arrivée d’Antoine Bertrand est, dans ses premières minutes à l’écran, amusante. L’humour est léger, les personnage­s attachants et on se demande avec intérêt où cette histoire va mener.

La suite est un dérapage incontrôlé de situations et de rebondisse­ments tellement incohérent­s qu’on ne parvient plus à suivre. Entre Samuel devenu l’un des cascadeurs les plus sollicités d’Angleterre même s’il ne parle pas la langue de Shakespear­e (Gloria lui sert d’interprète), Bernie qui lorgne avec intérêt tous les hommes qui croisent sa route, Kristin (à qui Samuel a inventé une vie d’agente secrète pour ne pas révéler à Gloria qu’elle l’a abandonnée) revenant chercher sa fille comme si de rien n’était, et ce, sans parler de la finale, tout cela laisse le spectateur résolument perplexe. Et c’est d’autant plus dommage que les plus émotifs des cinéphiles ne demandent qu’à croire à cette histoire qui aurait pu être merveilleu­se. Raté!

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La jeune Gloria (Gloria Colston) avec Bernie (Antoine Bertrand).
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Difficile de croire à l’histoire invraisemb­lable de Bernie (Antoine Bertrand) et de Samuel (Omar Sy).

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