Le Journal de Montreal - Weekend

Pour l’amour D’UNE MÈRE

Gabriel Sabourin était encore étudiant à l’École nationale de théâtre il y a une vingtaine d’années quand il a décroché son premier rôle important dans une pièce de théâtre, et c’est une certaine Denise Filiatraul­t qui lui avait offert ce contrat. C’est d

- Le film C’est le coeur qui meurt en dernier prend l’affiche vendredi (le 14 avril). Maxime Demers

Gabriel Sabourin et Denise Filiatraul­t se partagent la vedette de ce nouveau long métrage du réalisateu­r Alexis DurandBrau­lt (La petite reine) adapté du roman du même titre de Robert Lalonde.

C’est le coeur qui meurt en dernier raconte l’histoire d’un écrivain (Sabourin), qui renoue avec sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer (Filiatraul­t) plusieurs années après avoir coupé les ponts avec elle. Il tentera de lui cacher le fait qu’il vient de publier un livre autobiogra­phique dans lequel il révèle de troublants souvenirs de famille.

En plus de tenir le premier rôle masculin, Gabriel Sabourin a signé le scénario du film.

«C’est Alexis (Durand-Brault) qui m’a suggéré de lire le roman de Robert Lalonde pour voir si c’était possible de l’adapter pour le cinéma. Il trouvait que la mère dans le roman était un personnage parfait pour Denise Filiatraul­t», relate l’acteur et scénariste qui a déjà scénarisé les films Miraculum et Amsterdam.

Gabriel Sabourin a donc écrit le scénario de C’est le coeur qui meurt en dernier en pensant toujours à Denise Filiatraul­t pour le rôle de la mère du personnage principal.

«C’est la première fois que j’écris un scénario de film en pensant à un acteur pour le rôle principal», admet-il.

«C’était particulie­r parce qu’en plus, Denise a été ma première metteuse en scène. Quand j’étais encore à l’École nationale de théâtre, elle m’avait confié un gros rôle dans une de ses pièces. Elle m’avait ensuite réengagé l’année suivante. Elle a été en quelque sorte ma maman de théâtre. J’avais donc sa voix en tête quand j’écrivais le film. La fusion entre le personnage de la mère du livre et ce que Denise est dans la vie s’est faite naturellem­ent. C’était assez rigolo d’écrire cela dans mon bureau. Il y avait des scènes que j’écrivais en me disant qu’elle pourrait puncher à certaines places.»

UN SUJET UNIVERSEL

Pour l’écriture du scénario, Gabriel Sabourin dit avoir travaillé étroitemen­t avec l’auteur du roman, Robert Lalonde. «C’est un livre très autobiogra­phique pour lui, alors c’était important pour moi qu’il soit impliqué dans le processus et qu’il comprenne bien qu’il fallait adapter son histoire pour la rendre plus cinématogr­aphique. Il a lu différente­s versions du scénario, il était très ouvert et il me donnait plein d’idées. J’imagine que c’était spécial pour lui parce que, peu à peu, le personnage de sa mère devenait Denise Filiatraul­t. Ça fait partie du travail d’adaptation. Ça devient une autre oeuvre. Mais Robert était conscient de tout cela.»

C’était la première fois que Gabriel Sabourin écrivait un scénario de film à partir d’une oeuvre qui existait déjà. Mais même si cette histoire n’a rien à voir avec la sienne, l’acteur et scénariste dit avoir mis quelques éléments personnels dans le scénario de C’est le coeur qui meurt en dernier.

«Je me suis beaucoup inspiré de ce grand amour et cette admiration qu’on a pour nos mères, explique-t-il.

«En vieillissa­nt et en devenant des adultes, ce regard qu’on a sur nos mères se modifie beaucoup. Ce qui me touchait beaucoup dans le livre de Robert Lalonde, c’est de voir le regard de ce garçon sur sa mère. Quand il est jeune, sa mère est la femme de sa vie. Mais la vie fera en sorte que leur relation changera.

«Le personnage de la mère dans le film ne ressemble pas du tout à ma mère, mais je me suis inspiré de ce lien et de cet amour qu’on a tous pour notre mère. Je voulais qu’en voyant le film, les gens pensent à leur mère et les mères pensent à leurs enfants. Je me disais que c’était quelque chose d’universel et que ça parlerait à tout le monde.»

C’EST LE COEUR QUI MEURT EN DERNIER

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Gabriel Sabourin et Paul Doucet dans une scène du film C’est le coeur qui meurt en dernier.
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