Le Journal de Montreal - Weekend

NERFS D’ACIER SUR PLANCHES DE BOIS

- Jadrino Huot Collaborat­ion spéciale

HUAYIN, Chine | Le mont Hua, dit Huashan, attire les pèlerins taoïstes depuis des siècles. De nos jours, les amateurs de sensations fortes y trouvent aussi leur compte avec des montées verticales et des passages étroits donnant sur le vide qui font frémir même les plus braves.

Pour plusieurs, les temples parsemés sur les cinq pics de granit sont les principale­s raisons qui les poussent à affronter ces dangers. Pour d’autres, l’adrénaline et les vues spectacula­ires des environs motivent leur déplacemen­t dans ce secteur de la partie centrale orientale de la Chine.

Le terrain est escarpé, voire hostile, et ce, malgré les quelques chaînes qui aident à l’ascension ou à la prévention des chutes. Les noms de certains passages sont d’ailleurs très évocateurs, que ce soit le «précipice de 300 mètres», la «crevasse de 30 mètres» ou le «moineau renversé».

PLANCHES DE BOIS

Le «monstre» du réseau demeure sans contredit le sentier de planches accroché à flanc de falaise sur le pic du sud, également connu sous le nom de pic Luoyan, le plus élevé des cinq tours à plus de 2150 mètres d’altitude.

Ce passage en bois, d’une largeur d’au plus 30 centimètre­s, rabouté avec de longs clous rouillés difformes, n’est, à première vue, guère rassurant. Le gouffre profond qui s’étend sous vos pieds ajoute au sentiment d’insécurité.

Vrai, vous pouvez toujours louer un harnais primitif pour l’accrocher aux chaînes vissées dans la pierre, mais la peur reste bel et bien au rendez-vous. D’autant plus que les planches font parfois place à de petites entailles creusées dans le roc pour y entrer le bout des souliers.

La marche est toutefois courte, une trentaine de mètres étalés sur une dizaine de minutes. Du moins, sous des conditions météo idéales et sans tenir compte de tous les détours obligatoir­es pour contourner les autres locaux ou touristes qui viennent en sens opposé.

Est-ce ainsi que ce mont est devenu sacré, forçant à prier tous les saints pour arriver vivant au bout de ce chemin haut perché, sans compter les jurons lâchés ça et là le long de la route?

BÂTONS D’ENCENS

Si vos nerfs ont tenu le coup, vous pourrez profiter de l’un des deux téléphériq­ues du site pour effectuer la descente. Votre meilleur choix est celui qui lie le pic de l’ouest au point de départ de Donggoukou, un trajet d’une vingtaine de minutes long de 4,2 km. En chemin, vous pourrez même arrêter au temple du passereau blanc, question de remercier les dieux et allumer quelques bâtons d’encens, car, bien qu’il n’existe aucune statistiqu­e officielle quant au nombre de blessés ou de morts qu’ont faits ces sentiers au fil du temps, les rumeurs parlent d’une centaine… chaque année!

 ??  ??
 ??  ?? Le téléphériq­ue s’avère une bonne option pour la descente. De longs escaliers mènent aux pics du mont Hua.
Le téléphériq­ue s’avère une bonne option pour la descente. De longs escaliers mènent aux pics du mont Hua.
 ??  ?? Mieux vaut se concentrer sur les vues que sur la fabricatio­n artisanale du sentier.
Mieux vaut se concentrer sur les vues que sur la fabricatio­n artisanale du sentier.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada