Le Journal de Montreal - Weekend
ONIRIQUE, POÉTIQUE ET MODERNE
Quand ils ont pensé à la musique de Volta, les concepteurs du Cirque du Soleil la voulaient onirique, poétique et moderne. Ils ont alors immédiatement songé à Anthony Gonzalez, leader de M83, un groupe électronique à la renommée internationale. Le composi
Depuis une quinzaine d’années, Anthony Gonzalez connaît une prolifique carrière. Avec son groupe M83, le Français a d’abord vécu un succès critique, étant nommé aux Grammy pour l’album Hurry Up, We’re Dreaming. Puis récemment, sa chanson Midnight City lui a valu un succès planétaire, ayant enregistré plus de 240 millions d’écoutes sur Spotify.
Quand le Cirque du Soleil l’a contacté, il y a environ un an, le musicien s’est légèrement fait tirer l’oreille. «À la base, je ne suis pas Cirque du tout, admet-il. C’est un univers qui m’est complètement étranger. J’avais vu quelques shows du Cirque, comme Kurios et O, et ça ne me parlait pas tant que ça.»
Mais le directeur de création de Volta, Jean Guibert, a trouvé les bons mots pour convaincre Gonzalez d’embarquer dans l’aventure. «Il voulait quelque chose d’onirique, de poétique et aussi quelque chose de moderne, dit le musicien. Il voulait essayer de révolutionner un peu le monde du Cirque, que Volta parle à une nouvelle génération de personnes.»
Pour la création, Anthony Gonzalez a travaillé de pair avec Jean Guibert et le metteur en scène de Volta, Bastien Alexandre. «Nous avons fait un échange artistique», dit le compositeur.
ÉPIQUE ET GRANDILOQUENT
Ce «travail de commande», Anthony Gonzalez le voit un peu comme la création d’une musique de film. «C’est un travail d’équipe, dit-il. Quand je bosse sur un album, je suis le maître du jeu. Mais ici, je fais des propositions qui passent et d’autres, non.»
Les amateurs de M83 devraient grandement apprécier la musique de Volta, selon Anthony Gonzalez. «Il y a le son M83 qui est très proche des albums avant Junk, mon dernier disque. C’est quelque chose d’assez épique et grandiloquent, mais assez frais aussi. Il y a des morceaux aussi très pop. C’est vraiment une combinaison de plein de styles à moi. Je suis assez excité par ça.
«J’espère que les fans de M83, qui ne sont pas forcément fans du Cirque du Soleil, iront voir le spectacle et pourront découvrir une nouvelle expérience.»
LA COMPLEXITÉ D’UN CHAPITEAU
Au moment de notre rencontre, deux semaines avant la première représentation de Volta, Anthony Gonzalez mentionnait avoir encore beaucoup de travail à faire. «Je suis très perfectionniste sur le son du chapiteau, dit-il. Je pense qu’on peut faire beaucoup mieux. Je sais que c’est une structure qui n’est pas évidente pour la musique. C’est la première fois que je bosse sur un chapiteau. Je me rends compte que c’est plus difficile que prévu! À la base, c’est une structure qui n’est pas faite pour le son. Je pense que le fait d’avoir une salle pleine va vraiment aider à ce que le son soit amélioré.» Une fois le spectacle bien lancé à Montréal, Anthony Gonzalez travaillera pour sortir un album de M83 avec les compositions de Volta. «Dans un premier temps, il y aura un album en version live qui sera offert dans le chapiteau au public, dit-il. Et dans quelques mois, je ferai une version M83 du disque à ma façon. Il y aura peut-être aussi des pistes qui n’ont pas été prises pour le show, peut-être des nouveautés et des invités vocaux.»