Le Journal de Montreal - Weekend
JEUNESSES AMÉRICAINES
Un film de Juan Andrés Arango. Avec Bernardo Garnica Cruz, Jonathan Diaz Angulo et Jemie Almazán.
Au travers des histoires de trois jeunes – au Mexique, en Colombie et à Montréal –, le cinéaste Juan Andrés Arango offre un examen saisissant de leurs déboires, des deuils qu’ils vivent et de la violence qu’ils côtoient.
Au Mexique, David (Bernardo Garnica Cruz) se voit obligé de quitter son village après la mort de son père. Il se retrouve à Mexico, se fait engager dans un chantier de construction et se trouve confronté au gang qui mène le quartier.
En Colombie, Alex (Jonathan Diaz Angulo) vient de se faire renvoyer dans son village par les autorités américaines. Revenu dans son village natal, il raconte à son frère ses aventures inventées chez les Gringos.
Maria (Jemie Almazán) quitte les Philippines pour rejoindre sa grand-mère à Montréal. Incapable de s’intégrer, elle ne tarde pas à tomber sous l’influence d’un gang de jeunes.
Faisant fi de la tradition qui veut qu’il y ait un lien concret entre les personnages d’un film choral, Juan Andrés Arango décide ici de présenter trois jeunes dont le seul rapport entre eux est ce qu’ils vivent. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, le cinéaste s’attache à montrer la manière dont David, Maria et Alex vont tenter de résoudre les problèmes qu’ils rencontrent.
Splendidement filmés, les errements des personnages sont l’occasion pour le réalisateur et scénariste de nous présenter plusieurs aspects de la culture de chacun de ces jeunes. La violence omniprésente de Mexico, l’iconographie de la mort (au travers des célébrations religieuses), la sévérité de la grand-mère de Maria et son incompréhension de ce que vit sa petitefille, ou la volonté d’Alex de subvenir aux besoins des siens sont autant d’images de la résilience de ces adolescents et de leur immersion, bien trop tôt, dans les réalités et les choix de l’âge adulte.