Le Journal de Montreal - Weekend

JEUNESSES AMÉRICAINE­S

- Isabelle Hontebeyri­e

Un film de Juan Andrés Arango. Avec Bernardo Garnica Cruz, Jonathan Diaz Angulo et Jemie Almazán.

Au travers des histoires de trois jeunes – au Mexique, en Colombie et à Montréal –, le cinéaste Juan Andrés Arango offre un examen saisissant de leurs déboires, des deuils qu’ils vivent et de la violence qu’ils côtoient.

Au Mexique, David (Bernardo Garnica Cruz) se voit obligé de quitter son village après la mort de son père. Il se retrouve à Mexico, se fait engager dans un chantier de constructi­on et se trouve confronté au gang qui mène le quartier.

En Colombie, Alex (Jonathan Diaz Angulo) vient de se faire renvoyer dans son village par les autorités américaine­s. Revenu dans son village natal, il raconte à son frère ses aventures inventées chez les Gringos.

Maria (Jemie Almazán) quitte les Philippine­s pour rejoindre sa grand-mère à Montréal. Incapable de s’intégrer, elle ne tarde pas à tomber sous l’influence d’un gang de jeunes.

Faisant fi de la tradition qui veut qu’il y ait un lien concret entre les personnage­s d’un film choral, Juan Andrés Arango décide ici de présenter trois jeunes dont le seul rapport entre eux est ce qu’ils vivent. Sans jamais tomber dans le misérabili­sme, le cinéaste s’attache à montrer la manière dont David, Maria et Alex vont tenter de résoudre les problèmes qu’ils rencontren­t.

Splendidem­ent filmés, les errements des personnage­s sont l’occasion pour le réalisateu­r et scénariste de nous présenter plusieurs aspects de la culture de chacun de ces jeunes. La violence omniprésen­te de Mexico, l’iconograph­ie de la mort (au travers des célébratio­ns religieuse­s), la sévérité de la grand-mère de Maria et son incompréhe­nsion de ce que vit sa petitefill­e, ou la volonté d’Alex de subvenir aux besoins des siens sont autant d’images de la résilience de ces adolescent­s et de leur immersion, bien trop tôt, dans les réalités et les choix de l’âge adulte.

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