Le Journal de Montreal - Weekend

CHAMPIONS DES DROITS CIVIQUES

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En plus d’évoquer les débuts du programme spatial américain, Les figures de l’ombre a le grand mérite de dévoiler une page méconnue de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960. Pour souligner la sortie en DVD et en VSD cette semaine du drame historique de Theodore Melfi (St-Vincent), Mediafilm braque les projecteur­s sur quatre autres films célébrant le courage des pionniers de ce combat contre le racisme et pour la dignité de tous les humains, qui est hélas toujours à recommence­r.

LA MARCHE POUR LA LIBERTÉ (1990)

En 1955, en Alabama, les habitants afro-américains de la ville de Montgomery organisent un boycott de la compagnie d’autobus, qui adopte des règlements ségrégatio­nnistes. Touchée par leur combat, une épouse bourgeoise, dont la domestique est noire, met sa voiture à contributi­on pour un système de transport improvisé.

Pour cette évocation d’un moment-clé de la lutte pour les droits civiques, Richard Pearce (Les moissons de la colère) opte pour un traitement d’une précision éloquente, en phase avec l’interpréta­tion sobre et digne de Sissi Spacek et Whoopi Goldberg.

MALCOLM X (1992)

Petit délinquant au début des années 1950, Malcolm Little devient le disciple d’Elijah Mohammad, chef spirituel des Noirs musulmans d’Amérique. Sous le nom de Malcolm X, il milite avec ardeur pour une prise en main de ses frères de race. Son ascendant sur les foules en inquiète cependant plusieurs...

Spike Lee (La pizzeria en révolte) signe là son film le plus ambitieux et achevé. Se déroulant sur plusieurs années, le récit décrit rigoureuse­ment l’évolution psychologi­que et philosophi­que du protagonis­te (Denzel Washington), tandis que la reconstitu­tion de l’époque et du contexte social force l’admiration.

SELMA (2014)

En 1965, le pasteur Martin Luther King organise une marche pacifique entre les villes de Selma et Montgomery, en Alabama, afin de forcer le président Lyndon B. Johnson à donner le droit de vote sans restrictio­n aux citoyens noirs.

Porté par la compositio­n charismati­que et sentie de David Oyelowo (La dame de Katwe) en leader faillible et rongé par le doute, Selma rend sobrement compte d’un des événements les plus marquants de la lutte pour les droits civiques. Et ce, malgré un scénario plutôt bavard, qui compte une ou deux fausses notes au plan historique.

LOVING (2016)

1958. Pour sceller leur union, Mildred et Richard Loving, issus de la classe ouvrière de Virginie, doivent aller à Washington. Car lui est blanc et elle, noire. Bannis de leur État par une décision du tribunal, ils iront jusqu’en Cour Suprême pour faire valider leur mariage.

Loving ressemble à ses deux héros. Effacés, ordinaires, passifs. Visiblemen­t, Jeff Nichols (Take Shelter) a voulu se placer à la hauteur de ces deux pionniers de la lutte pour les droits des Noirs. Le parti pris l’honore, même si on peut reprocher au film son manque d’élan et de pulsation. Joel Edgerton (Guerrier) et Ruth Negga (World War Z) sont néanmoins excellents.

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Les figures de l’ombre

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