Le Journal de Montreal - Weekend
La série de Jean-Marc Vallée en français
Enfin! Big Little Lies débarque en français à Super Écran. Réalisée par JeanMarc Vallée et dotée d’une distribution cinq étoiles, la minisérie événement du réseau HBO est tellement jouissive que nous avons concocté une liste de 10 raisons pour lesquelles
1 LE MYSTÈRE
Sous ses airs de série dramatique, Big Little Lies est avant tout une grande enquête pour meurtre. D’entrée de jeu, on apprend que l’irréparable a été commis lors d’une soirée mondaine réunissant les parents d’élèves d’une même école primaire, mais quant à savoir qui est mort et qui est responsable, le mystère demeure entier. Le suspense grandit lentement mais sûrement au fil des épisodes, et croyez-nous, la finale
comblera toutes vos attentes.
2 NICOLE KIDMAN
Nicole Kidman est une grande actrice. Mais pour une raison qu’on ignore, on a souvent tendance à l’oublier. Dans le rôle d’une avocate ayant tout quitté pour suivre son mari et porter ses enfants, l’Australienne est touchante de vérité. D’une élégance à couper le souffle, elle réussit à crever l’écran sans jamais trop en faire. Souhaitons seulement que sa prestation tout en retenue ne passe pas inaperçue aux
prochains Emmy Awards.
3 LA RÉALISATION
Il peut certes paraître chauvin de citer la réalisation québécoise pour expliquer le succès d’une série américaine, mais n’empêche. Big Little Lies doit beaucoup à Jean-Marc Vallée. Grâce au réalisateur de Wild et Dallas Buyers Club, l’adaptation télévisuelle du roman de Liane Moriarty se tient loin d’une catégorie de feuilleton peu reluisante: celle des soaps de luxe qu’on qualifie – au mieux – de plaisirs coupables. Vallée confirme également sa réputation d’excellent directeur d’acteurs. Les nombreuses nominations qui attendent
ses héroïnes en feront foi.
4 REESE WITHERSPOON
Reese Witherspoon réussit un tour de force dans Big Little Lies: demeurer attachante en jouant un personnage casse-gueule que n’importe quelle autre actrice aurait rendu foncièrement antipathique. Toujours aussi pétillante et drôle, la lauréate d’un Oscar se montre également émouvante, notamment quand elle fait craquer la carapace de Madeline, son personnage de mère de famille forte, riche et redoutée, au petit côté bulldog franchement
développé.
5 LES SCÈNES D’INTERROGATOIRE
Venant ponctuer chaque épisode, les scènes d’interrogatoire montrent comment de simples commérages de banlieue, d’apparence inoffensive, peuvent parfois dégénérer. Teintées d’humour, ces petites vignettes apportent d’intéressants changements de rythme au récit, tout en jetant un éclairage nouveau sur quelques éléments clés du mystère.
6 SHAILENE WOODLEY
Plus effacée que ses illustres consoeurs, l’actrice de 25 ans s’avère la force tranquille de Big Little Lies. Toujours très juste, l’Américaine exprime parfaitement la détresse silencieuse d’une mère monoparentale à court de ressources.
7 LA MUSIQUE
Jean-Marc Vallée a toujours choisi les chansons qui accompagnent ses films avec soin. À l’époque de C.R.A.Z.Y., il avait fait des pieds et des mains pour obtenir les droits de Sympathy for the Devil des Rolling Stones. Le cinéaste poursuit sa tradition musicale avec Big Little Lies. Les morceaux entendus au cours des sept épisodes bonifiaient chacune des scènes auxquelles ils étaient accolés. Parmi les plus marquants, citons Papa Was A Rolling Stone des Temptations, Harvest Moon de Neil Young, River de Leon Bridges et Bloody Mother Fucking Asshole de Martha Wainwright… sans oublier l’excellente pièce du générique, Cold Little
Heart de Michael Kiwanuka.
8 LAURA DERN
L’actrice de 50 ans fait forte impression dans le rôle d’une mère poule peinant à concilier travail et famille. On a détesté sa Renata avec passion… bien qu’on pouvait comprendre pourquoi elle agissait de manière aussi névrosée. Un
casting parfait.
9 LES ENFANTS
Disons les vraies choses: les enfants jouent souvent faux et plus souvent qu’autrement, ils s’avèrent le maillon faible d’une distribution. Ceux de Big Little Lies font exception à la règle. Heureusement, car ils sont omniprésents durant toute la série. Mention spéciale à Iain Armitage, énigmatique à souhait dans le rôle de Ziggy, et Darby Camp, dont la Chloe ne manque
certainement pas d’attitude.
10 LE DOUBLAGE
Bien entendu, la version originale anglaise avec sous-titres français aurait été préférable, mais au final, la version doublée présentée à Super écran fait bien l’affaire. On y croit et c’est tout ce qui compte. Même la traduction du titre nous plaît: Petits secrets, grands mensonges.