Le Journal de Montreal - Weekend
PETIT SPECTACLE ET GRAND DISQUE POUR ARIANE MOFFATT
Fruit d’une résidence d’un weekend dans une salle quand même intimiste pour une artiste de son calibre, Le petit spectacle à La Chapelle d’Ariane Moffatt s’avère être une grande oeuvre dans son genre de prédilection: le disque «live». DE NOFX À MOFFATT
Genre mal aimé, car trop souvent proposé paresseusement, le disque capté devant public compte trop peu d’oeuvres phares à la Unplugged in New York de Nirvana, 1 fois 5 de Vigneault, Charlebois et compagnie, voire Si ce soir… de Patrick Bruel ainsi qu’I Heard They Suck Live de NOFX.
Bien qu’il soit trop tôt pour glisser l’offrande de Moffatt dans le palmarès, saluons tout de même l’ingéniosité de l’artiste et productrice qui – avec son compère et guitariste Joseph Marchand – évite les pièges habituels de ce sillon.
FAIRE SES DEVOIRS
Ainsi, on surfe admirablement sur la mince ligne séparant le copié-collé de tubes sur fond d’applaudissements et la réinvention où la pièce originale s’égare. Bref, Moffatt et compagnie font ici une lecture astucieuse d’un catalogue déjà fort apprécié sans toutefois le dénaturer à outrance. L’adaptation des Tireurs fous en témoigne tout particulièrement
Exit l’emballage électro vaporeux de la pièce tirée de l’album 22 h 22 (paru en 2015) au profit d’une version piano et voix intimiste qui conserve l’émotion – et donc l’essence – de l’originale (sans trop tomber dans le pathos, fort heureusement).
Aussi à souligner: une réalisation fort chaleureuse! Au risque de commettre un ignoble cliché: on s’y croirait presque.