Le Journal de Montreal - Weekend
BÂTIR DES PONTS AVEC LES PREMIÈRES NATIONS
La première saison de Méchant trip! n’entre peut-être en ondes qu’en mai, une deuxième saison est déjà commandée. Après avoir regardé quelques épisodes du nouveau rendez-vous d’APTN, on comprend facilement pourquoi le réseau de télévision des peuples auto
Dans l’un des 13 épisodes qui seront diffusés au cours des prochains mois, Ève Custeau Wiscutie, une Algonquine de 18 ans qui veut devenir intervenante sociale, fait de l’escalade intérieure avec Jeff Stinco, le guitariste de Simple Plan, avant un concert du groupe à Acton Vale. Dans un autre épisode, Charlotte Gauthier Nolett, une jeune Abénakise de 15 ans, rencontre son idole, l’animatrice et chroniqueuse Vanessa Pilon. Ensemble, elles apprennent à piloter un avion.
La première saison de Méchant trip! compte également sur Rémi-Pierre Paquin, Patrice Robitaille, Étienne Boulay, Pier-Luc Funk, Alexandre Despatie et Alex Perron.
«Le but, c’est de créer des liens et bâtir des ponts entre les Autochtones et les Non-Autochtones, indique la réalisatrice et auteure Sophie Fortier en entrevue au Journal. On veut ouvrir le dialogue.»
UNE MISSION
Méchant trip! est une production de Wabanok, une boîte qui s’est donné comme mission de faire connaître les réalités des Premières Nations en offrant des émissions qui suscitent la réflexion auprès d’un large public. L’entreprise est présidée par Michèle Rouleau, une métisse Ojibwé qui partage depuis plusieurs années sa connaissance approfondie du milieu autochtone avec Sophie Fortier.
«J’ai travaillé avec Michèle (Rouleau) sur d’autres projets, indique la réalisatrice. Avec elle, j’ai appris beaucoup de choses. Elle dirige une petite équipe tissée serrée et l’ambiance est vraiment bonne en tournage. Tout le monde se retrousse les manches et tout le monde fonce!»
Méchant trip! n’est pas la première production de Wabanok à s’adresser au public jeunesse. Il y a quelques années, la compagnie a proposé trois saisons de l’émission C’est parti mon tipi, dans laquelle des vedettes tentaient de relever des défis dans différentes communautés autochtones.
«C’était novateur, déjanté et déluré, déclare Sophie Fortier. Et quand je regarde Méchant trip!, je pense la même chose. Je trouve que c’est une série jeunesse extraordinaire.»
La générosité des artistes participe également au succès de l’émission, ajoute la réalisatrice. «Même si on leur vendait un nouveau concept, ils ont embarqué. Ils ont été super réceptifs aux kids. Ils étaient ouverts. Ils n’ont pas eu de difficulté à abandonner leur ego pour faire toutes sortes de trucs comme du trapèze volant. Ils ont compris que le but, c’était de vivre un moment complice et amusant avec un jeune.»
RÊVER GRAND
En entrevue au Journal, l’animateur Brad Gros-Louis croit qu’une émission comme Méchant trip! peut permettre aux jeunes téléspectateurs de rêver grand. Huron-Wendat d’origine, le comédien se réjouit de faire vivre «quelque chose de différent» aux jeunes participants.
«Pour plusieurs d’entre eux, c’était la première fois qu’ils quittaient leur réserve ou qu’ils dépassaient Val-d’Or. C’était la première fois qu’ils visitaient Montréal…» raconte-t-il.
«J’espère qu’en regardant l’émission, les jeunes autochtones vont réaliser qu’Étienne Boulay et Alexandre Despatie, c’est des gens comme eux. Ce ne sont pas des extraterrestres. Ce sont des gens qu’ils peuvent croiser au dépanneur ou dans la rue. C’est important qu’ils comprennent qu’ils sont accessibles. Ça peut les inspirer à devenir eux-mêmes des personnes accomplies.»