Le Journal de Montreal - Weekend
RANDONNÉES ENNEIGÉES EN ÉTHIOPIE
DEBARK, Éthiopie | Pour la plupart, l’Éthiopie, tout comme le continent sur lequel elle repose, ne rime habituellement pas avec de hauts sommets enneigés. Pourtant, les plateaux et pics des montagnes du Simien sont souvent couverts d’un manteau blanc.
Au-delà de ce fait étonnant, ce massif, situé dans le nord du pays, compte plusieurs sommets avoisinant les 4500 mètres. Le Ras Dashan, le plus élevé du groupe, dépasse même quelque peu cette altitude, alors que les monts Kidis Yared et Biuat flirtent avec cette hauteur. Les escarpements eux atteignent jusqu’à 2000 mètres de profondeur par endroits.
Les origines volcaniques du secteur, jumelées à l’érosion au fil des millénaires, ont formé ces grandes colonnes de basalte. Cette géologie unique a fait en sorte que ce site a été l’un des premiers désignés par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité en 1978.
À PERTE DE VUE
Les amateurs de longue randonnée peuvent s’en donner à coeur joie dans le parc national qui englobe ces montagnes. Des options allant jusqu’à une douzaine de jours y sont disponibles sur des sentiers toutefois primitifs.
Les modes d’hébergement rencontrés le long de la route portent aussi ce qualificatif avec, entre autres, des huttes circulaires nommées «tukuls». Il y a en fait neuf campements dans le parc et trois lodges communautaires. De 15 à 25 kilomètres séparent chacun d’entre eux et certains sont accessibles par voiture. Il est même possible de se procurer des denrées de base auprès de l’un des quelque 2500 habitants du secteur.
Vrai, les montées sont parfois abruptes, mais elles laissent ensuite place à des vallées verdoyantes peuplées de lobélies géantes, ces plantes aux feuilles charnues pouvant croître jusqu’à trois mètres de haut. Des mules peuvent cependant venir prêter main-forte pour le transport de bagages entre les étapes.
Le point culminant du circuit? Ces vues imprenables qui, par temps clair, s’étendent sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, notamment à partir des points centraux d’observation de Gidir Got et lmet Gogo.
ANIMAUX RARES
Outre les humains, plusieurs animaux rares font de ces montagnes leur maison, comme le bouquetin et le loup d’Abyssinie, le gélada, un primate s’apparentant au babouin, ainsi que le caracal, plus commun, aussi nommé le lynx du désert.
Les oiseaux de proie sont aussi bien représentés dans ce coin du monde avec, par exemple, le gypaète barbu, dont les ailes atteignent une envergure de trois mètres, l’aigle de Verreaux, le faucon lanier et la buse augure.
Bref, vous avez plus de chances de voir des animaux que des touristes dans le parc national des montages du Simien, car on y dénombre moins de 25 000 visiteurs par année.