Le Journal de Montreal - Weekend
LE GRAND RETOUR DE RUPERT GRINT
L’interprète de Ron Weasley dans la saga Harry Potter n’est plus un enfant. L’acteur de 28 ans est en ce moment l’une des têtes d’affiche de la série Snatch, inspirée du film du même nom de Guy Ritchie, qui raconte les déboires d’un groupe de jeunes crimi
Rupert, étiez-vous un fan du film Snatch à sa sortie, en 2000?
Oui. J’étais trop jeune pour le voir au moment de sa sortie, mais je l’ai vu plus tard, et il n’a rien perdu de son efficacité. Quand on m’a parlé de ce projet de série télé, j’ai été emballé. J’avais le pressentiment que ça allait être vraiment plaisant, et ça l’a été.
De quelle manière a-t-on modernisé le film lors de sa transposition au petit écran?
Plusieurs références aux années 1980 ont été conservées pour respecter la facture originale du film. Toutefois, les réseaux sociaux et internet ont été intégrés à la série. Ils jouent un rôle important, notamment lorsque le groupe de jeunes trouve des lingots d’or volés.
Parlez-nous de votre personnage...
J’interprète Charlie Cavendish Scott. Il a des origines aristocratiques. Il porte fièrement l’histoire de son patronyme, mais il n’a pas d’argent. Il habite un manoir déglingué, et ses parents sont plutôt bohèmes. Tous les personnages principaux ont un point en commun: ils cherchent à fuir leur vie compliquée dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Ils forment ensemble une famille reconstituée. Ils font de petits vols mais, un jour, ils se retrouvent malgré eux propulsés dans le milieu du crime organisé de Londres.
Pourquoi ce genre de personnages fascinet-il tant les spectateurs, selon vous?
On n’aimerait pas les fréquenter dans la vraie vie, mais ils sont cinématographiquement intéressants... Je crois qu’ils sont comme des échappatoires. Ils nous permettent de vivre par procuration une vie que nous n’oserions jamais mener.
Avez-vous déjà côtoyé de tels criminels?
Non, je n’ai jamais fréquenté de malfrats. Je ne crois pas avoir déjà rencontré un gangster, mais j’aimerais bien!
Comment est-ce de tourner des scènes d’action?
C’est super amusant! Je n’avais encore jamais eu l’occasion de jouer avec des armes, de faire des cascades et des poursuites en voiture. Je ne suis pas un cascadeur naturel, disons. Pour moi, courir est une cascade! (rires) Dans cette série, il y a beaucoup de poursuites à pied, et j’ai fait toutes les scènes de courses moi-même. J’avais l’impression de retomber en enfance, quand on jouait aux policiers et aux voleurs.
Avez-vous déjà volé quelque chose?
Oui, quand j’étais plus jeune. J’ai volé une chose vraiment bizarre: une brosse à cheveux. Pourquoi? Je ne sais pas. Je ne me brosse même pas les cheveux! (rires) C’était un vol impulsif, et je me souviens de l’adrénaline que ça m’a procurée. Je comprends qu’on puisse être attiré par ça...
Avez-vous volé un objet du plateau de
Harry Potter? Oui, et je n’en suis pas fier. Le dernier jour, j’ai pris la plaque de numéro de la maison de Harry sur Privet Drive. J’ai dû la dévisser à l’aide d’une roche. Ce n’était pas un moment glorieux...
Comment avez-vous réagi à la fin de cette populaire saga?
La fin de cette aventure a été très marquante pour moi. Harry Potter faisait partie de ma vie depuis 12 ans, et ça s’arrêtait d’un coup. Ça m’a vraiment secoué. J’en étais attristé, mais j’étais aussi conscient que c’était le bon moment. J’étais prêt à passer à autre chose.
Qu’avez-vous fait après?
J’ai pris le temps de vivre et de voyager. C’était particulier d’évoluer dans ce monde pendant si longtemps à un si jeune âge. Par la suite, j’ai fait quelques films indépendants et participé à des pièces de théâtre à Londres et à Broadway. J’ai beaucoup appris de ces expériences.
Avez-vous l’impression malgré tout de devoir faire vos preuves en tant qu’acteur?
Tout à fait. J’ai été associé si longtemps au personnage de Ron que la ligne entre la réalité et la fiction n’était plus très claire. J’étais devenu Ron. C’était étrange. Je dois démontrer que je peux jouer autre chose.
Avez-vous encore des liens avec certains acteurs de
Harry Potter? Tout à fait. J’en vois certains assez souvent, mais c’est compliqué de faire des sorties ensemble. Ça attire l’attention et ça crée des rassemblements chaotiques. On a en commun d’avoir vécu une enfance pas comme les autres. Ça crée entre nous un lien particulier. On est très fiers les uns des autres. C’est inspirant de voir le cheminement de chacun. Je côtoie assez souvent Tom (Felton). Je joue parfois au golf avec les jumeaux Oliver et James Phelps. On se soutient, on s’encourage.