Le Journal de Montreal - Weekend
L’HOMME QUI FAISAIT DES PLANS
Dans Plan B, Philippe tente de gérer plusieurs dossiers de front : sa vie amoureuse, son cabinet d’avocats, son frère alcoolique, etc. Et quand l’un d’eux lui glisse entre les mains, il remonte le temps pour corriger la situation. Louis Morissette jongle
«C’est fou comme ma vie et celle de Philippe se recoupent sur plusieurs aspects, déclare Louis Morissette en entrevue au Journal. Je suis un gars qui aime faire des plans et qui aime prévoir les choses, mais des fois, tu réalises que c’est mieux de laisser aller. Parce qu’en essayant de toujours contrôler ton environnement, tu finis par nuire plus qu’autre chose.»
Nouvelle offre de Séries+, Plan B brosse le portrait d’un homme qui recourt aux services d’une mystérieuse compagnie pour faire marche arrière dans l’espacetemps, modifier le cours des événements et empêcher la femme qu’il aime (Magalie Lépine-Bondeau) de partir. Ce voyage temporel produira toutefois un effet papillon qui chamboulera non seulement sa vie, mais celle des gens qui l’entourent.
«Le gars devient fou parce qu’il vit en sachant ce qui est devant lui, explique Louis Morissette. On n’est pas supposé savoir ce que demain nous réserve. Parce que sinon, ça fuck tout. Si ta blonde t’a trompé et que tu reviens en arrière, elle ne t’a pas encore trompé, mais dans ta tête, elle l’a déjà fait… Ça devient complètement tordu.»
«J’AI FAIT MES DEVOIRS»
Louis Morissette parle de Philippe comme d’un rôle extrêmement riche, le plus intéressant de sa carrière. En entrevue, le touche-à-tout confie avoir abordé ce défi avec énormément de sérieux. Il a notamment engagé un coach de jeu pour «redécouvrir» les textes dont il avait fait la script-édition plusieurs années auparavant, quand la série écrite par Jean-François Asselin et Jacques Drolet n’avait pas encore trouvé de diffuseur.
«Philippe, ce n’est pas le genre de personnages qu’on t’offre tous les jours. Et des acteurs de talent au Québec, il y en a plein. J’étais très conscient du privilège que j’avais. Je n’avais pas envie d’entendre dire : «Il a décroché le rôle parce qu’il produit la série. Il s’est assis dessus. Il n’a pas travaillé.» J’ai donc fait mes devoirs. Je l’ai fait pour moi, mais aussi pour mes collègues, Émile (Proulx-Cloutier) et Magalie (Lépine-Blondeau). On avait des scènes complexes à jouer. Je voulais qu’ils voient que j’étais à mon affaire. C’était la moindre des choses.»
LA PRATIQUE
Parce qu’il n’avait pas joué de premier rôle depuis Le mirage en 2014, Louis Morissette craignait d’être «rouillé» au début du tournage. Voilà pourquoi il tenait à organiser des répétitions plusieurs semaines avant que Jean-François Asselin donne les premiers coups de manivelle.
«Jouer, c’est comme n’importe quel sport : tu dois le pratiquer pour être bon. Je ne voulais pas arriver cold.»
Malgré tout le plaisir qu’il a éprouvé à tourner dans Plan B, Louis Morissette ne compte pas libérer son agenda pour consacrer toutes ses énergies au jeu. «Je n’irai pas passer une journée sur un plateau de tournage pour dire trois répliques quand j’ai un bureau de production qui fait rouler 20 shows. Ce serait un mauvais calcul», souligne celui qui poursuit la tournée des Morissette avec Véronique Cloutier.
VISÉES INTERNATIONALES
Présenté au festival Séries Mania de Paris la semaine dernière, Plan B a retenu l’attention de plusieurs producteurs internationaux. KOTV a d’ailleurs reçu des propositions d’adaptation du Canada anglais et des États-Unis.
«On veut faire voyager Plan B, dit Louis Morissette. Je ne m’en cache même pas. C’est un objectif. On l’a fait pour ça. On n’est pas rendu, ça va être long, mais je suis confiant.»
Bien que Séries+ n’accorde jamais de suite aux séries originales qu’elle présente, KOTV pourrait mettre en chantier une deuxième saison si Plan B trouvait une vie au-delà des frontières du Québec, précise Louis Morissette. «Notre synopsis est prêt», révèle le producteur.
Séries+ présente Plan B dès jeudi à 21 h.