Le Journal de Montreal - Weekend
CRÉER DES MODÈLES ET BATIR DES REVES
On a souvent parlé du manque de diversité de notre télévision. Notre télé est très blanche alors que notre pays est une mosaïque à l’image des sociétés modernes et ouvertes. Les autochtones font partie prenante de notre société, pourtant, ils sont quasi a
«Les autochtones ont été absents des médias depuis toujours», remarque Michèle Rouleau, productrice et présidente des Productions Wabanok, qui met les autochtones à l’avant-plan. «Il y a une méconnaissance flagrante et désolante des réalités autochtones. Et comme on n’a rien appris à l’école, on n’a malheureusement pas développé l’intérêt pour les communautés sauf si ce n’est que lorsqu’il y a des revendications, des problèmes, une crise comme celle d’Oka.»
Cette image négative engraisse malheureusement le racisme, très dur dans certaines régions. Mais depuis quelques mois, le vent semble souffler pour offrir une place dans le paysage médiatique aux autochtones.
«L’émergence d’une jeunesse qui montre un intérêt marqué pour différents domaines contribue au désir de faire partie de cet espace», note Mme Rouleau. «Tout comme les reportages sur les femmes autochtones et les policiers de Val-d’Or qui ont suscité l’indignation générale. Mais le milieu autochtone dispose de peu de moyen pour se faire connaître.»
Avant d’être productrice, Michèle Rouleau a été présidente de l’association des femmes autochtones du Québec, récipiendaire de nombreux prix pour ses implications sur les droits humains et animatrice à TéléQuébec. Métisse, elle est née de mère crie-ojibway et de père québécois.
Peu d’autochtones ont eu la chance de se faire connaître du grand public. Myra Cree fut une grande dame de télévision puis de radio. Le groupe Kashting (Claude McKenzie et Florent Vollant) a marqué la musique, tout comme Elisapie Isaac. Au Québec, on compte 11 nations autochtones. Plus de la moitié de cette population a moins de 30 ans.