Le Journal de Montreal - Weekend
DAVID JALBERT RETROUVE LE CÔTÉ FESTIF DES DÉBUTS
En 2014, après son 4e album, David Jalbert avait lancé impulsivement sur les réseaux sociaux, face à la crise de l’industrie du disque, que De l’amour propre était son dernier album. Après une année chargée où il a démarré sa maison de production et s’est
David Jalbert a lancé symboliquement l’album 5, le 5 mai dernier, jour de son anniversaire.
«Sois que je rendais les armes parce que la route était rendue trop difficile et j’allais faire des applications pour une job, ou que j’apprenais à faire de la musique autrement. Le chapeau de producteur était le premier plan pour devenir plus libre», explique-t-il, malgré les «belles» offres qu’il a reçues des maisons de disques.
C’est ainsi qu’il a fondé Goliath Musique et a composé un 5e album, uniquement en se faisant plaisir. En travaillant sans contrainte et en toute liberté, David Jalbert est «naturellement» revenu à la sonorité festive de ses débuts.
«Il y a tellement de monde qui ont mis leur identité à ça», dit-il, en mentionnant le violoniste Alain François, qui apporte un brin de folie et de traditionnel aux pièces, en plus de Nadine Turbide à l’accordéon, Justin Allard à la batterie, sans oublier Étienne Joly (2Frères, Jérôme Couture, Marc Dupré) à la réalisation.
David Jalbert a écrit ses chansons un peu sous pression, en même temps qu’il se bâtissait une maison à Mascouche, dans le quartier où il a grandi. Ses pièces sont nécessairement collées sur sa réalité, comme Kilimandjaro, celle qui «me représente le plus en ce moment», et Libre de partir, qui évoque les difficultés passées de sa vie de couple. L’aspirateur est l’histoire d’une fausse couche que le couple a vécue.
«Je voulais exprimer une certaine colère envers le système hospitalier, qui avait fait sentir ma blonde comme un plancher de cuisine que tu passes la balayeuse dessus», se désole-t-il.
David Jalbert a intégré une seule reprise à son album, Fleur de macadam, de JeanPierre Ferland. Il explique que c’était pour lui une façon de se faire pardonner auprès de ses parents. «Mes parents m’avaient offert à 20 ans, pour mon anniversaire le 5 mai, des billets pour aller voir Jean-Pierre Ferland. J’ai laissé faire le cadeau parce que je faisais un show avec mon groupe punk de l’époque. Ça leur avait fait de la peine. Jean-Pierre, c’est une idole que j’ai toujours eue», dit-il.
PAS EN STREAMING
Pas question pour David Jalbert de laisser aller son album en streaming. «Je suis nouvellement producteur et je ne connais pas ça. Mais j’ai imité les numéros 1. Ceux qui vendent des albums ne sont pas sur Spotify», précise-t-il simplement, en nommant 2Frères et Les Cowboys Fringants, entre autres.
David Jalbert avoue qu’il est un de ceux dont le public achète encore des albums physiques, bien que cette semaine, il était haut dans le top 10 des albums francophones les plus vendus sur iTunes.
Avec sa maison de production, il aimerait produire d’autres albums. Il a en tête la production d’un album du temps des Fêtes grivois. «Des chansons grivoises, festives et cochonnes», dit-il.