Le Journal de Montreal - Weekend

Entre tradition et modernité

Animée puis soudaineme­nt apaisante, avant-gardiste tout en étant solidement ancrée dans les traditions, plus que moderne, mais fière de son histoire, la ville de Tokyo surprend avec ce qui ressemble à deux identités bien distinctes. C’est cette dualité, p

- Sarah-Émilie Nault

LE TOKYO DES TRADITIONS

Dans les allées humides du marché aux poissons de Tsukiji, les visiteurs tentent de gêner le moins possible les marchands de poissons au travail. Depuis 1935, le plus grand marché aux poissons et aux fruits de mer au monde attire les commerçant­s et habitants nippons à la recherche de la crème des poissons. Il y règne une frénésie qui comble de bonheur les voyageurs désirant croquer sur le vif les scènes du quotidien japonais. En intégrant l’une des interminab­les files d’attente cernant les petits restaurant­s de sushis de la partie extérieure du marché, on s’assure de vivre l’expérience japonaise traditionn­elle ultime: celle de déguster les sushis les plus frais qui soient en compagnie des habitués.

À distance de marche du marché, le jardin Hama-Rikyu représente le parfait exemple du mélange des genres si présent à Tokyo. Ce superbe jardin typiquemen­t japonais, coincé entre les immeubles et les gratte-ciel, prend sa place toute verte au coeur du centre-ville. Créé au 17e siècle et classé «site à la beauté exceptionn­elle» par le ministère de la Culture du Japon, le jardin traditionn­el offre une jolie vue sur l’étang Shinori no Ike. Les Japonais s’y rendent pour se balader, pique-niquer ou visiter la maison de thé Nakajima.

À Ueno, l’un des plus grands quartiers de Tokyo, le parc du même nom est aussi hôte de cérémonies et de représenta­tions traditionn­elles. Les Japonais s’y rendent pour se balader toute l’année, mais plus particuliè­rement de la fin mars au début avril, lorsque les mille cerisiers en fleurs leur permettent de prendre part au hanami (la coutume japonaise de prendre le temps d’apprécier la beauté des fleurs et des sakura ou fleurs de cerisiers).

Le grand parc de Yoyogi et son sanctuaire Meiji-Jingu sont d’autres lieux prisés par les Japonais, surtout le dimanche. Ils sont d’ailleurs trois millions à se rendre chaque année au sanctuaire pour célébrer la nouvelle année. La balade dans ce jardin impérial et cette forêt de mille arbres se fait douce et mène à l’immense com-

plexe shintoïste où se tiennent de nombreux mariages traditionn­els shintos.

Les jardins extérieurs du palais impérial de Tokyo (dont les remparts sont cernés de gratte-ciel); l’étage gourmand du magasin Mitsukoshi (le plus vieux grand magasin du Japon); les journées de combats de sumo (elles ne se tiennent qu’une fois tous les mois impairs de l’année à Tokyo); le quartier Asakusa, son temple Senso-ji (le plus vieux temple bouddhiste de la ville) et son sanctuaire; les ruelles de quartier remplies d’échoppes, de kiosques d’artisanat et de petits restaurant­s traditionn­els; ou encore les mystères entourant les hanamachi (quartiers des geishas) sont autant d’expérience­s japonaises traditionn­elles à vivre, le coeur et l’esprit bien ouverts à travers Tokyo.

LE TOKYO DE LA MODERNITÉ

Qualifier Tokyo de moderne est un euphémisme. Si on a l’impression d’être catapulté dans un autre monde lorsqu’on y débarque, c’est que la plus grande ville du Japon est composée de quartiers futuristes complèteme­nt délirants.

Criants, illuminés et toujours animés, les quartiers de Shibuya (où se trouve le plus grand carrefour au monde), d’Harajuku, de Shinjuku et d’Akihabara forment les quartiers de la mode, de la vie nocturne et de la jeunesse branchée tokyoïte.

C’est là que les jeunes Japonais déguisés en personnage­s de mangas, de dessins animés et de jeux vidéo se retrouvent fièrement, tels d’excentriqu­es emblèmes de la contempora­néité japonaise. Akihabara, surtout, promet une incursion au coeur de ce qui ressemble à un jeu vidéo à ciel ouvert. Surnommée la ville électrique, elle se fait le paradis des geeks. Dans les magasins thématique­s et hors-taxes, les jeux d’arcade occupent plusieurs étages et, devant eux, les jeunes filles costumées en mangas incitent les passants à entrer. La musique est tonitruant­e, les machines de pachinko n’en finissent plus de hurler et les néons scintillen­t de pleins feux.

Le long des longues allées colorées du marché populaire d’Ameyoko, les magasins de vêtements, de sacs à main et de gadgets électroniq­ues côtoient les étals de poissons frais, de nourriture séchée et d’épices. Les étudiants y magasinent nombreux, souvent costumés, et la cohue s’y fait toute tokyoïte.

Dans la baie de Tokyo, l’île artificiel­le d’Odaiba est surnommée l’île du divertisse­ment. Cette station balnéaire urbaine bétonnée est fort occupée les fins de semaine alors que les Japonais et les touristes s’y rendent faire les magasins, se prélasser à la plage ou au onsen (spa japonais), visiter l’un des musées ou encore – inlassable­ment – s’amuser aux jeux vidéo.

Pour planifier son voyage, on visite le site www.tourisme-japon.fr

Pour en apprendre plus sur les coutumes et traditions nippones, on consulte le guide Ulysse Comprendre le Japon.

 ??  ??
 ??  ?? Au marché aux poissons de Tsukij.
Au marché aux poissons de Tsukij.
 ??  ??
 ??  ?? Soirée tout en néons dans la ville électrique d’Akihabara.
Soirée tout en néons dans la ville électrique d’Akihabara.
 ??  ?? Dans le quartier Akihabara, surnommé la ville électrique.
Dans le quartier Akihabara, surnommé la ville électrique.
 ??  ?? Le grand sanctuaire Meiji-Jingu au coeur du parc Yoyogi.
Le grand sanctuaire Meiji-Jingu au coeur du parc Yoyogi.
 ??  ?? Au marché aux poissons de Tsukij.
Au marché aux poissons de Tsukij.
 ??  ?? Jeune fille costumée à l’entrée du parc Yoyogi.
Jeune fille costumée à l’entrée du parc Yoyogi.
 ??  ?? Combat de sumo (lutte traditionn­elle japonaise) au centre sportif Ryogoku Kokugikan.
Combat de sumo (lutte traditionn­elle japonaise) au centre sportif Ryogoku Kokugikan.

Newspapers in French

Newspapers from Canada