Le Journal de Montreal - Weekend

«JE N’AI JAMAIS CHERCHÉ L’ATTENTION

- Raphaël Gendron-Martin Le Journal de Montréal

Au début des années 1990, le Québec faisait la connaissan­ce d’un nouveau chanteur country: Stef Carse. Avec sa reprise Achy Breaky Dance, l’artiste originaire de Mascouche allait connaître un succès fulgurant. Une vingtaine d’années plus tard, que lui est-il arrivé? Le Journal a retrouvé le chanteur, qui habite à Orlando depuis 17 ans et qui a aussi vécu trois années difficiles à Nashville, de 1997 à 2000 («j’ai dormi dans mon char durant plusieurs mois»). Entretien avec celui qui a changé son prénom pour Steph et qui s’implique maintenant dans une campagne contre l’intimidati­on.

Au bout du fil, directemen­t d’Orlando, Steph Carse parle avec enthousias­me des différents projets qui remplissen­t son horaire. «Mon agenda est booké jusqu’en novembre», dit-il.

Le Québécois, qui fêtera son 52e anniversai­re de naissance lundi, anime présenteme­nt l’émission Joy In Our Town, sur le réseau floridien TBN. «L’émission présente des sujets importants où l’on peut changer des situations, un peu comme Donnez au suivant», dit-il.

Depuis quelques mois, il s’implique aussi énormément dans la campagne contre l’intimidati­on Y I Count et il lancera, le mois prochain, l’album My Shining Hour (voir autre texte).

LE SUCCÈS D’ACHY BREAKY DANCE

Ne reniant pas son passé, Steph Carse reviendra au Québec, le 17 juin prochain, pour participer au Party country de P-A Méthot, au Centre Bell. Il y chantera son méga-succès, Achy Breaky Dance, et la chanson contre l’intimidati­on, Awesome.

«Je n’ai jamais renié Achy Breaky Dance, mentionne-t-il. Je suis revenu souvent au Québec pour la faire. Quand on m’invite à de gros événements, comme La poule aux oeufs d’or country ou le Festival Juste pour rire, je dis toujours oui, si l’horaire me le permet.»

Malgré tout, cet énorme succès a été épuisant pour le chanteur, dans les années 1990. En 1997, il décidait de mettre le cap sur Nashville.

«J’avais besoin de me réinventer, dit-il. Je vois toujours une chanson comme un rôle que tu interprète­s. Cette fois-ci, le rôle avait dépassé l’artiste. J’avais besoin de savoir ce que j’étais pour faire ensuite.

«J’ai grandi sur une ferme à Mascouche, alors le country a toujours fait partie de mes racines. C’est pour ça que j’ai décidé de partir à Nashville. Je me disais que j’allais peut-être faire quelque chose là-bas.»

«JE DORMAIS DANS MON CHAR»

Le rêve américain ne s’est toutefois pas déroulé comme prévu. «Ç’a été des années de vache maigre. J’ai dormi dans ma voiture pendant des mois. C’est drôle, car je travaillai­s sur l’album des Olympiques spéciaux avec Donna Summer là-bas. J’allais dans sa maison presque tous les jours. C’était une maison extraordin­aire. Mais après ça, j’allais prendre ma douche au YMCA, je dormais dans mon char et je mangeais chez Wendy’s à 1 $. Je ne disais ça à personne. J’essayais d’économiser mon argent le plus possible.»

C’est d’ailleurs à Nashville que Stef Carse a décidé de changer son prénom pour Steph. «C’était une suggestion de Donna Summer, dit-il. Elle m’a dit qu’en m’appelant Stef, les Américains allaient penser que je m’appelais Stefanie. Alors que Steph est le diminutif de Stephen.»

Cette période très difficile au Tennessee a tout de même permis au chanteur de faire la rencontre de son équipe de gérance avec qui il a décidé de travailler à Orlando.

«Je n’avais pas de plan défini, dit-il. J’allais où les choses me menaient. Mais j’ai rencontré de bonnes personnes qui m’ont aidé énormément.»

LA VIE À ORLANDO

Après un bref virage vers la pop-opéra qui l’a mené à Las Vegas («c’était un monde complèteme­nt différent»), Steph Carse est revenu vers la pop avec l’album Reach Out, en 2006.

Ces dernières années, il s’est développé une passion pour le montage et la production de vidéos. «Ce que les gens ne savent pas, c’est que je travaille beaucoup en arrière de la caméra. Je suis très low profile.»

«Je n’ai jamais cherché l’attention, je n’ai jamais voulu le vedettaria­t, poursuit-

il. Quand j’étais petit, j’étais de nature timide. Mais je me suis rendu compte que j’aimais m’exprimer à travers la musique et l’art. Ça crée beaucoup de conflits!»

Habitant à Orlando depuis 17 ans, Steph Carse se plaît grandement dans sa vie floridienn­e. «En 1997, quand je vivais encore au Québec, il y avait dix pieds de neige devant mon garage et je n’étais pas capable d’ouvrir la porte. Je m’étais dit que je ne voulais plus jamais vivre ça!»

Malgré tout, Steph Carse revient au Québec presque chaque hiver, lui qui est amateur de ski. «Mont-Sainte-Anne, à Québec, c’est ma place», dit-il.

Maintenant dans la cinquantai­ne, que manque-t-il au bonheur de Steph Carse? «Je cherche à rencontrer la personne avec qui je vais pouvoir partager ma vie, dit-il. Je n’ai jamais voulu d’enfant et c’est souvent ce qui a brisé mes relations, dans le passé. Mais là, en vieillissa­nt, les gens qu’on rencontre à notre âge ne cherchent généraleme­nt plus à avoir d’enfants (rires).» Steph Carse sera l’un des invités du Party country de P-A Méthot, le 17 juin. Pour les détails: evenko.ca.

 ??  ?? Steph Carse interprète­ra son succès Achy Breaky Dance au Party Country de P-A Méthot, le 17 juin prochain Vous aimeriez qu’on retrouve l’idole de votre jeunesse? Écrivez-nous à raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com Chaque semaine, dans le cahier...
Steph Carse interprète­ra son succès Achy Breaky Dance au Party Country de P-A Méthot, le 17 juin prochain Vous aimeriez qu’on retrouve l’idole de votre jeunesse? Écrivez-nous à raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com Chaque semaine, dans le cahier...
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