Le Journal de Montreal - Weekend
UNE EXPÉRIENCE GRANDIOSE
Dévoilement de quatre nouveaux tableaux Cité Mémoire, cet imposant parcours multimédia qui a vu le jour dans le Vieux-Montréal, l’an dernier, a récemment amorcé sa deuxième phase avec le dévoilement de quatre nouveaux tableaux, dont un d’une durée de 32
«Ce tableau, c’est un poème d’amour à Montréal, a expliqué Michel Lemieux, le réalisateur du projet, en entrevue avec
Le Journal. C’est un survol de l’histoire de Montréal, mais aussi du territoire, puisque nous sommes allés filmer avec des drones des lieux mythiques de la ville. On y voit donc le mont Royal, les rapides de Montréal, les grands édifices et le legs d’Expo 67.» Comme l’ensemble du projet Cité Mémoire, qui privilégie une approche «humaniste» par laquelle des personnages racontent une partie de leur histoire, le Grand Tableau mise aussi sur «l’aspect humain» de la ville.
«La plupart des personnages présentés dans les différents tableaux font une apparition dans le Grand Tableau. Il y a des personnages géants qui nous racontent donc l’histoire de Montréal et qui nous laissent l’impression véritable que Montréal ce n’est pas que des pierres et des briques, c’est aussi des gens qui, pendant des centaines d’années, ont travaillé fort et qui, comme nous, avaient des émotions.»
PORTE D’ENTRÉE
Puisque le Grand Tableau est visible de très loin (on peut l’admirer depuis le Champs-de-Mars) et que le public n’a pas besoin d’avoir téléchargé l’application mobile gratuite «Montréal en histoires» pour entendre la trame sonore qui y est associée, ses créateurs espèrent qu’il incitera la population à découvrir ou à redécouvrir les 21 autres fresques du projet.
«Ce qui est l’fun, dans Cité Mémoire, c’est qu’il n’y a pas de parcours défini, a indiqué Michel Lemieux. Les gens peuvent y aller comme ils le veulent. C’est le téléphone qui les guide avec le GPS, pour savoir où sont les tableaux qui se trouvent dans les alentours.» Parmi ces tableaux, trois nouveautés:
Jeanne Mance (rue Saint-Paul, à proximité du Marché Bonsecours), La
Grande Paix de Montréal (à proximité du musée Pointe-à-Callière) et L’hôtesse
de l’Expo 67 (rue McGill, à l’intersection de la rue Saint-Maurice). «L’hôtesse de l’Expo, c’est un très beau texte de Michel-Marc Bouchard, sur une dame d’un certain âge qui nous dit qu’elle était une hôtesse lors de l’Expo 67, a raconté le réalisateur. On se retrouve avec elle, jeune, habillée dans son habit d’hôtesse. C’est un tableau très coloré, qui bouge beaucoup.» «Le tableau Jeanne Mance (mettant en vedette Céline Bonnier) est beaucoup plus dramatique, a-t-il poursuivi. On est témoin d’un moment difficile où Jeanne Mance se dit que ça ne prend pas plus d’argent pour évangéliser, mais bien pour créer une milice, parce que les gens sont en train de se faire tuer par les Iroquois.» Le tableau sur La Grande Paix, pour sa part, est projeté sur l’un des murs du musée Pointe-à-Callière, puisque c’est à cet endroit que son traité a été signé, en 1701. «Callière, c’était le gouverneur de la Nouvelle-France. Avec un grand chef huron, Kondiaronk, ils ont réussi à réunir 22 premières nations d’Amérique (...) Des gens sont venus de partout, dans ce qui est maintenant les ÉtatsUnis, pour signer cette Grande Paix.»
FIERTÉ
Une troisième phase de Cité Mémoire sera dévoilée cet été, avec la présentation de trois tableaux intérieurs qui permettront aux gens de profiter du parcours même par mauvais temps. Un tableau extérieur supplémentaire sera également projeté à compter de septembre.
«Pour l’instant, le projet est présenté jusqu’à la fin 2019, mais on nous dit, à la mairie, que c’est un legs que l’on veut laisser à Montréal et qu’il est fort probable que ça dure plus longtemps», a indiqué Michel Lemieux, précisant que d’autres grandes villes d’Asie et des États-Unis avaient démontré un intérêt pour le concept de Cité Mémoire.
«Avec Cité Mémoire, on ne veut rien vendre. On veut juste émouvoir les gens, les intéresser, nourrir leur imagination et leur curiosité par rapport à l’histoire. C’est quelque chose qui plaît beaucoup.»