Le Journal de Montreal - Weekend
DE LA TRICOT MACHINE À LA NAVETTE SPATIALE POUR CATHERINE LEDUC
De moins en moins «la chanteuse de Tricot Machine», Catherine Leduc et ses compagnons d’armes font voler la fameuse étiquette en éclats au profit de celle d’«artiste solo» avec l’album Un bras de distance avec le soleil. Un ambitieux délire.
Bien que l’auteure-compositriceinterprète annonçait déjà ses couleurs en 2014 avec Rookie, son premier disque, Leduc – accompagnée de Matthieu Beaumont (Tricot Machine) et bien d’autres – revampe son offre avec un second chapitre toujours aussi folk pop rock, mais à la facture sonore plus nichée, faisant fi des tendances du moment, dans son champ de prédilection. Évidemment, des atomes crochus s’imposent au fil des écoutes (on y reviendra), mais la conclusion demeure la même: l’artiste propose ici une bête étrange, délicieusement indescriptible.
Tentons tout de même l’exercice.
VOYAGE(S) DANS LE TEMPS
Aux premiers abords, l’oeuvre fait un brin seventies. La pochette a des airs de «carte soleil» de l’époque alors que des extraits comme Good Eye et Le temps séparé, par exemple, plairont autant aux fans de glam rock qu’aux nostalgiques d’Harmonium.
À force de savourer Un bras de distance avec le soleil, par contre, davantage de repères plus contemporains s’imposent, dont les projets de son acolyte Julien Mineau (Fontarabie, plus particulièrement), mais aussi les récentes parutions de Marie-Pierre Arthur et de Timber Timbre.
D’où cette impression de constants allersretours musicaux entre le passé et l’actuel... voire le futur, qui sait.