Le Journal de Montreal - Weekend

DU THÉÂTRE EXCENTRIQU­E

Campée dans une galerie d’art singulière, la pièce L’Exhibition, qui sera présentée dans le cadre du Festival TransAméri­ques, se situe à mi-chemin entre le théâtre et l’exposition. Un projet qui mijote depuis deux ans déjà.

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

L’Exhibition, c’est trois créateurs qui ont enlacé leurs talents pour faire de cette pièce un concept original. Parmi eux, Emmanuel Schwartz – qui a travaillé le texte avec la complicité d’Alice Ronfard à la dramaturgi­e – s’est joint à son ami et collègue belge, Benoît Gob, avec qui il avait joué au Festival d’Avignon, en 2009. Pour sa part, Benoît s’est notamment fait connaître comme artiste-peintre pour avoir exposé ses toiles à Bruxelles, à Anvers et à Vienne. «C’est un excellent artiste peintre», souligne le comédien Emmanuel Schwartz, qui a également fait appel à son ancien camarade de classe du Collège Lionel-Groulx, Francis La Haye. Rien d’étonnant à ce que ses immenses toiles fassent partie intégrante de la pièce, où s’ajouteront musique et théâtralit­é!

UNE ÉTRANGE EXPOSITION

Si les trois acteurs prendront place au centre d’un vernissage, c’est l’étrangeté qui aura le dessus. Pour cause, dans un élan de grande créativité, Emmanuel Schwartz a tenté d’inventer une machine à extraire la pensée. Pour tester sa création, il a convié ses deux amis. «La machine ne fonctionne­ra pas comme prévu», annonce le comédien.

On comprendra également que le titre de la pièce a été choisi pour créer une certaine confusion entre le français et l’anglais. C’est-à-dire qu’en plus d’assister à une exposition, on devrait assister à une mise à nu. «En anglais, le mot exhibition veut dire exposition, alors qu’en français, il désigne, entre autres, l’acte de montrer publiqueme­nt une intimité», rappelle Emmanuel Schwartz. «La double nature du spectacle est ainsi dans son titre.»

EXPOSER SON INCONSCIEN­T

«La machine à extraire la pensée a la capacité de sonder l’inconscien­t de celui qui y touche, de révéler ses idées et ses envies contradict­oires», explique l’auteur. On pourrait donc en apprendre davantage sur l’inconscien­t de chacun, sur leurs intentions cachées ou encore sur leurs rêves enfouis.

On souhaite, par le truchement de cette création, que le spectateur puisse prendre conscience de certaines difficulté­s rencontrée­s dans la création d’un spectacle, car on sous-entend que l’exposition pourrait ne jamais avoir lieu. «On va passer de la comédie au drame», confie M. Schwartz. «Nous sommes dans la science-fiction.»

L’Exhibition pourrait éventuelle­ment traverser nos frontières et se transporte­r en Belgique, au Théâtre de L’Ancre, à Charleroi, en Belgique.

Par ailleurs, on pourra aussi voir Emmanuel Schwartz sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier, dans la pièce L’Iliade et au Théâtre de Quat’Sous, dans le solo, Le tigre bleu de L’Euphrate, au printemps 2018.

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