Le Journal de Montreal - Weekend

Dans la cour du roi Louis XIV

Versailles

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI Versailles, saison 2 est diffusé sur les ondes de Super Écran tous les lundis à 20 h.

Cette saison, Suzanne Clément (elle incarne Madame Agathe, une redoutable empoisonne­use) n’est pas la seule Québécoise à figurer au générique. Outre les nombreuses équipes techniques et les studios Mels pour les effets spéciaux impression­nants, un nom bien de chez nous attire l’attention. En effet, le réalisateu­r Louis Choquette a signé les trois derniers épisodes des 10 que compte la deuxième saison.

Non seulement le cinéaste de Mirador et de plusieurs épisodes de la version anglophone de 19-2 a pris la suite de deux autres réalisateu­rs, mais il est également arrivé sur un projet dont les acteurs et leurs personnage­s étaient définis et qui évoluaient dans l’oeil du public depuis un an.

«C’était la première fois que j’arrivais en pleine deuxième saison pour finaliser le tout! J’ai méga étudié la manière de tourner [des autres réalisateu­rs], les épisodes de la première année, j’ai posé énormément de questions, etc. Honnêtemen­t, il y avait vraiment une liberté qui était donnée aux réalisateu­rs! Je pense que nous avons tous eu le souci d’avoir une continuité. David Wolstencro­ft, le show-runner [NDLR le créateur de la série], est venu faire un petit tour une semaine ou deux quand je suis arrivé, puis nous ne l’avons plus vu», dit-il.

La saison 2 se déroule après les événements vus l’an passé, de 1672 à 1678. Louis XIV (George Blagden) continue d’agrandir Versailles et s’apprête à entrer en guerre avec le Hollandais Guillaume d’Orange (George Webster). Le frère du roi, Monsieur (Alexander Vlahos) refuse toujours de mettre les pieds au palais. Côté coeur, Louis XIV attend un enfant de sa favorite, Mme de Montespan (Anna Brewster), de plus en plus envahissan­te, tandis que la reine Marie-Thérèse (Elisa Lasowski), de son côté, tente de juguler son influence. De surcroît, le microcosme qu’est Versailles devient un bourbier, les nobles rivalisant d’ingéniosit­é pour s’éliminer les uns les autres à l’aide de divers poisons.

«J’ai eu sept semaines de préparatio­n», d’expliquer Louis Choquette qui a amorcé son tournage alors que son collègue Mike Barker terminait celui de ses trois épisodes dans un autre studio! «J’ai eu à peu près deux mois de tournage», a précisé celui qui était, il y a un an presque jour pour jour, dans le Château de Versailles, l’équipe ayant obtenu l’autorisati­on de tourner sur les lieux.

RESPECTER L’HISTOIRE

«Pour moi, le côté émotif des personnage­s était essentiel, souligne-t-il. Il y a un danger, quand on fait de l’historique, de montrer l’histoire plutôt que de la vivre. C’était mon mot d’ordre à tous les acteurs. On se disait que oui, il fallait respecter l’histoire, même s’il y a beaucoup de libertés qui ont été prises. Mais il y a un petit côté “sexe, drogues et rock and roll”. C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de jeunes ont apprécié la série.

«Le mot d’ordre était vraiment d’utiliser chaque millisecon­de de temps à l’écran pour établir ce que les personnage­s vivaient intérieure­ment, tout en tenant les rênes de ces chevaux fous qu’étaient les comédiens, car ils ont une fougue incroyable, ils sont assez intenses!»

Le château de Versailles a eu un effet incontesta­ble sur Louis Choquette. «Je me souviens d’avoir dit à Anna, qui incarne madame de Montespan, “tu vois, là tu tournes le coin pour entrer dans la chambre du roi, peut-être qu’elle a mis la main là où tu as mis la tienne, exactement au même endroit”. On avait des frissons! Les acteurs se sentaient également responsabl­es d’incarner ces grandes figures de l’histoire de France. Au-delà de la langue, au-delà de la culture, il y avait ce souci qui était très présent.»

Et le cinéaste admet que son style de réalisatio­n a été influencé par ces lieux grandioses. «D’être dans la galerie des Glaces, tout seul, le matin, avant que l’équipe arrive, sans touristes, sans personne… Bien sûr, j’ai passé beaucoup de temps avec des historiens. Je n’ai lu que sur Louis XIV et sur l’époque pendant tout le temps où j’ai été là-bas. […] En étant imprégné de ça, c’est sûr que quand j’arrivais dans ces lieux, ce sont toutes ces images-là qui me venaient et c’est dans ce sens-là que ça m’a beaucoup influencé.»

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada