Le Journal de Montreal - Weekend

L’ALZHEIMER L’A TOUCHÉE DE PRÈS

Il y a quelque temps, les gens de la Société Alzheimer Rive-Sud ont demandé à Myriam LeBlanc de devenir leur nouvelle porte-parole. Ils ignoraient alors le drame qu’avait vécu la famille de la comédienne. Cette dernière raconte.

- FRANCIS BOLDUC

Quand Myriam LeBlanc a été contactée tout récemment pour devenir la porte-parole de la Société Alzheimer Rive-Sud, sa surprise a été grande. «Ils m’ont sollicitée en m’écrivant un super mot qui expliquait pourquoi ils avaient pensé à moi comme porte-parole. J’étais particuliè­rement étonnée parce que je ne connaissai­s personne dans l’organisati­on. On m’expliquait notamment que le fait que j’habitais sur la Rive-Sud comptait beaucoup pour eux, car c’est une société qui agit dans une grande partie de la Montérégie. Sur le coup, ma réaction a été de dire: “Quoi? Moi?” J’ai vécu l’Alzheimer avec ma grand-mère, mais eux ne le savaient pas.»

Si on a pensé à elle pour ce rôle de porte-parole, c’est en raison de ce qu’elle représente aux yeux du public, mentionne Myriam LeBlanc. Elle dira ensuite qu’elle a accepté de jouer ce rôle pour sa grand-mère maternelle, décédée des suites de cette maladie, il y a une vingtaine d’années.

Avant de dire oui à la propositio­n de la Société Alzheimer Rive-Sud, Myriam LeBlanc a beaucoup lu et a été particuliè­rement touchée par ce qu’elle a appris sur La Maison au Campanile, située à Longueuil. «C’est une maison où on accueille des gens atteints d’Alzheimer et où on leur offre un lieu près de ce qu’ils connaissen­t à la maison. C’est un endroit où ils seront bien et où ils retrouvero­nt la paix.»

EN SOUVENIR DE SA GRAND-MÈRE

La grand-maman maternelle de Myriam LeBlanc n’a pas eu la chance de connaître un tel endroit. «Elle est morte parce qu’elle n’a pas eu accès à un service comme celui offert par La Maison au Campanile. Elle a évolué pendant 15 ans avec cette maladie, et c’est mon grand-père qui s’occupait d’elle avec une dévotion exceptionn­elle, comme le font tous les proches aidants.»

Quand la grand-maman de Myriam LeBlanc a nécessité des soins en continu, elle a été placée dans un centre hospitalie­r spécialisé en soins de longue durée. «Et elle s’est laissée mourir. Elle a été complèteme­nt traumatisé­e. Elle a changé son attitude du tout au tout et elle a arrêté de reconnaîtr­e les gens qu’elle aimait.»

On comprend pourquoi Myriam LeBlanc a été touchée par la propositio­n de la Société Alzheimer Rive-Sud et, surtout, pourquoi elle a accepté de se joindre à l’équipe. Myriam LeBlanc participer­a bientôt à l’émission Les dieux de la danse, où elle sera en duo avec Renaud Paradis. On pourra également la voir sur les planches du Théâtre du Rideau Vert dans la pièce Impromptu en mars prochain.

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