Le Journal de Montreal - Weekend
RÊVER ENSEMBLE
Depuis 1989, année de parution du premier album de Kashtin, Florent Vollant est pour nous un frère. Un ami qui a été élevé au rang de compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec, le 29 mai dernier. Il partage avec nous ce que cet honneur lui in
Honoré, Florent Vollant l’est. Le titre qui lui a été conféré par l’Ordre des arts et des lettres du Québec souligne son apport exceptionnel à la vitalité et au rayonnement de la culture québécoise. Il a été décoré au même titre que Kent Nagano, Arcade Fire, Diane Dufresne et autres pointures. «C’est une belle reconnaissance, dira-t-il d’abord. J’ai un parcours long et sinueux. Ça fait 40 ans que je suis sur la route. J’ai aussi accepté cette distinction au nom de ma famille, qui a fait partie du parcours en faisant des sacrifices.»
Chemin faisant, Florent s’est reconnu à travers des gens qu’il a croisés. Il évoque Richard Séguin, Luc De Larochellière, Zachary Richard, Gilles Vigneault... «Au fil des ans, ils m’ont tous invité à collaborer à certains de leurs projets. De tous ces gens-là, j’ai appris beaucoup. Je leur en suis très reconnaissant.»
UNE EXPÉRIENCE HORS DE L’ORDINAIRE
Cette longue route, Florent l’a d’abord défrichée avec Claude McKenzie au sein de Kashtin. Il en garde de bons souvenirs. «Ça fait partie de mon ADN. On a beaucoup voyagé et on est allés dans des endroits fascinants. J’ai rencontré plusieurs nations autochtones grâce à nos tournées. Avec Claude, j’ai vécu une expérience hors de l’ordinaire. Ç’a été très intense.»
Dès la fin des années 1980, Florent a contribué à faire connaître l’histoire et la réalité des Premières Nations, ici comme dans le reste du Canada.
D’UNE GÉNÉRATION À UNE AUTRE
Florent a la musique dans le sang; il croit en sa force rassembleuse et curatrice. «Je propose un rassemblement. Je propose une certaine fraternité. Je crois que la musique peut contribuer à ça. Je ne suis pas meilleur que les autres, mais j’aime à dire que j’aime ça plus que les autres. Ça m’a donné beaucoup, et je veux encore faire ce qu’il faut pour monter sur scène, travailler avec des jeunes, échanger avec d’autres artistes...»
C’est dans cet esprit qu’il a accepté avec empressement de participer au projet
Les chansons rassembleuses / Nikamu Mamuitun
lors du prochain Festival en chanson de Petite-Vallée. Il en explique la démarche: «Avec Marc Déry, je vais accompagner quatre jeunes artistes autochtones et quatre artistes québécois. On va mélanger ça en très peu de temps, et ça devrait donner quelque chose de fabuleux.» C’est le 7 juillet que les festivaliers pourront apprécier le fruit de leur travail.