Le Journal de Montreal - Weekend
La guerre de la planète des singes
La soif de vengeance de César
Nous sommes deux ans après les événements décrits dans L’Aube de
la planète des singes. Les singes et les humains campent sur leurs positions respectives. D’un côté, César (Andy Serkis) et sa troupe. De l’autre, le colonel McCullough (Woody Harrelson) et la sienne. Ses soldats traquent César et les siens, s’introduisent dans leur campement et se livrent à un massacre.
Fuyant avec Rocket (Terry Notary), Luca (Michael Adamthwaite) et Maurice (Karin Konoval), César, animé d’une soif de vengeance inextinguible, part à la recherche de McCullough pour le tuer.
Impossible de raconter quoi que ce soit d’autre sans dévoiler certains grands moments de La guerre de la
planète des singes, le meilleur film de cette réinvention et série d’antépisodes de science-fiction. Les raisons pour lesquelles les humains deviennent muets sont expliquées, tout comme le cinéphile averti trouvera au moins deux références au long métrage avec Charlton Heston, ce qui ne manquera pas de générer des questionnements.
Ce scénario de Mark Bomback et Matt Reeves, tourné par ce dernier, assume pleinement l’univers simiesque dans lequel il se déroule. Peu de personnages humains, peu de dialogues, des singes résolument plus humains que les humains, une allégorie évidente du racisme aux États-Unis, une réflexion sur le sacrifice d’une minorité au profit d’une majorité, etc. Ce troisième opus est également bien éloigné des superproductions vides de questionnements qui pullulent en cette période estivale.
L’OSCAR À SERKIS !
La guerre de la planète des singes est également du bien beau travail en matière d’effets spéciaux. La captation de performances – le terme prisé par Andy Serkis, spécialiste de cette discipline, au lieu du réducteur « captation de mouvements » – est parfaite, les singes devenant aussi vrais que des vrais. Les effets spéciaux plus traditionnels (explosions, avalanche, etc.) ne sont pas en reste.
Le jeu des acteurs, à commencer par celui d’Andy Serkis – il est d’ailleurs temps qu’il soit nommé pour un Oscar – est impressionnant, et il y a fort à parier que le Britannique et Woody Harrelson n’auraient pas réussi certaines des scènes les plus poignantes s’ils ne possédaient pas tous deux une solide expérience théâtrale. En 140 minutes, La guerre de la planète des singes s’impose comme l’une des meilleures suites (sinon la meilleure) de science-fiction de l’année. On en redemande avec enthousiasme !