Le Journal de Montreal - Weekend

La guerre de la planète des singes

La soif de vengeance de César

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI Un film de Matt Reeves Avec Andy Serkis et Woody Harrelson

Nous sommes deux ans après les événements décrits dans L’Aube de

la planète des singes. Les singes et les humains campent sur leurs positions respective­s. D’un côté, César (Andy Serkis) et sa troupe. De l’autre, le colonel McCullough (Woody Harrelson) et la sienne. Ses soldats traquent César et les siens, s’introduise­nt dans leur campement et se livrent à un massacre.

Fuyant avec Rocket (Terry Notary), Luca (Michael Adamthwait­e) et Maurice (Karin Konoval), César, animé d’une soif de vengeance inextingui­ble, part à la recherche de McCullough pour le tuer.

Impossible de raconter quoi que ce soit d’autre sans dévoiler certains grands moments de La guerre de la

planète des singes, le meilleur film de cette réinventio­n et série d’antépisode­s de science-fiction. Les raisons pour lesquelles les humains deviennent muets sont expliquées, tout comme le cinéphile averti trouvera au moins deux références au long métrage avec Charlton Heston, ce qui ne manquera pas de générer des questionne­ments.

Ce scénario de Mark Bomback et Matt Reeves, tourné par ce dernier, assume pleinement l’univers simiesque dans lequel il se déroule. Peu de personnage­s humains, peu de dialogues, des singes résolument plus humains que les humains, une allégorie évidente du racisme aux États-Unis, une réflexion sur le sacrifice d’une minorité au profit d’une majorité, etc. Ce troisième opus est également bien éloigné des superprodu­ctions vides de questionne­ments qui pullulent en cette période estivale.

L’OSCAR À SERKIS !

La guerre de la planète des singes est également du bien beau travail en matière d’effets spéciaux. La captation de performanc­es – le terme prisé par Andy Serkis, spécialist­e de cette discipline, au lieu du réducteur « captation de mouvements » – est parfaite, les singes devenant aussi vrais que des vrais. Les effets spéciaux plus traditionn­els (explosions, avalanche, etc.) ne sont pas en reste.

Le jeu des acteurs, à commencer par celui d’Andy Serkis – il est d’ailleurs temps qu’il soit nommé pour un Oscar – est impression­nant, et il y a fort à parier que le Britanniqu­e et Woody Harrelson n’auraient pas réussi certaines des scènes les plus poignantes s’ils ne possédaien­t pas tous deux une solide expérience théâtrale. En 140 minutes, La guerre de la planète des singes s’impose comme l’une des meilleures suites (sinon la meilleure) de science-fiction de l’année. On en redemande avec enthousias­me !

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LA GUERRE DE LA PLANÈTE DES SINGES

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