Le Journal de Montreal - Weekend

« J’AVAIS DEUX RÊVES : » ÊTRE HUMORISTE ET AVOIR SIX ENFANTS

En 2005, Julie Caron lançait son premier one-woman show avec Juste pour rire. Avec Cathy Gauthier, elle était l’une des humoristes féminines les plus prometteus­es à ce moment-là. Puis les années ont passé et le deuxième spectacle solo n’est jamais sorti..

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Il y a une quinzaine d’années, Julie Caron était promise à une très belle carrière en humour. Après avoir commencé « sur le tard » – elle avait décidé de se lancer dans le milieu à 30 ans, après avoir travaillé en ressources humaines –, l’humoriste avait été repêchée au sein de l’écurie de Juste pour rire.

« Quand j’ai signé avec eux, je capotais, dit-elle. Pour moi, c’était comme si j’entrais dans la Ligue nationale. Juste pour rire était un beau véhicule pour me faire connaître et pour vivre des expérience­s extraordin­aires, comme aller jouer en Europe. » « JE VOULAIS UN BÉBÉ ! » Son premier spectacle solo, Une vraie

fille, c’est moi ça ?, a été bien accueilli. Julie Caron en a fait 150 représenta­tions et a vendu « probableme­nt 50 000 billets », dit-elle. Mais alors que les spectacles s’accumulaie­nt, une chose la tracassait.

« J’étais dans ma crise de la trentaine et mon horloge biologique sonnait, dit-elle. Je braillais tout le temps que je voulais un bébé ! Ma mère m’a dit que je devais prendre une décision. Je m’étais dit qu’avant le deuxième spectacle, j’allais en avoir. »

Puis elle s’est séparée de son conjoint. Le rêve d’être maman commençait à s’éloigner. En même temps, avec Juste pour rire, il y avait plusieurs questionne­ments à propos du bon moment pour sortir son deuxième spectacle. « Le milieu commençait à être saturé, dit-elle. J’étais moins sûre de vouloir vivre avec la pression de vendre des billets. » NOUVEAU RÔLE DE MÈRE

Il y a cinq ans, elle a retrouvé un ami d’enfance, qui était veuf. « L’amitié entre nous deux s’est transformé­e en belle histoire d’amour », dit Julie.

Cet homme avait un petit garçon de sept ans. « Il n’avait plus de maman », dit-elle. Après mûre réflexion, elle a décidé de quitter Montréal et d’aller vivre avec eux à Sherbrooke, d’où elle est originaire.

« Pendant deux ans, j’ai été à la maison avec le petit, dit-elle. J’ai vraiment pris mon rôle de mère à coeur. » La carrière d’humoriste était tout à coup rendue très loin. « Dans la vie, j’avais deux rêves : être humoriste et avoir six enfants, dit Julie. À ce moment-là, tu m’aurais dit que je pouvais aller faire la première de mon spectacle en France, j’aurais dit non. » SE LANCER EN AFFAIRES

C’est en étant à la maison, il y a trois ans, que Julie Caron a eu l’idée de créer sa propre compagnie : Norac (Caron à l’envers). « J’ai commencé à coudre des sacs à main avec des fourrures recyclées. Le projet a grossi », dit-elle. L’entreprise est présente dans plusieurs salons des métiers d’art.

Il y a quelques semaines, Julie Caron s’est aussi associée à la designer Marie Hogue (Décore ta vie) pour lancer une deuxième compagnie, Collection Marie & Julie. Parallèlem­ent à sa carrière de femme d’affaires, Julie Caron vient tout juste d’être engagée comme coordonnat­rice et responsabl­e du développem­ent du Théâtre Granada, à Sherbrooke.

Et l’humour, là-dedans ? Julie Caron n’y tourne pas du tout le dos. Une fois par semaine, elle fait une chronique humoristiq­ue, appelée La vie selon Julie, sur les ondes de Rythme FM Estrie. Et environ une fois par mois, elle donne des spectacles en entreprise. « J’aime encore beaucoup ce métier-là, dit-elle à propos de la carrière d’humoriste. C’est un bonheur de faire rire et réfléchir le monde. Je vais toujours avoir ça en moi. »

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SAMEDI 15 JUILLET 2017 Julie Caron est la présidente de la compagnie Norac, qui se spécialise dans la conception d’accessoire­s à partir de fourrures recyclées. En 2005, Julie Caron présentait son premier one-woman show, Une vraie fille, c’est moi ça ?
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