Le Journal de Montreal - Weekend
Un modèle inspirant
Se dissociant de plus en plus de sa célèbre maman, Rosalie Bonenfant s’est fait un nom à Radio Énergie ces derniers mois. La jeune femme pétillante n’a pas peur de donner son opinion et de la défendre publiquement.
Rosalie, les derniers mois ont été très effervescents pour vous ! Après avoir fait un bien-cuit radiophonique à votre mère, Mélanie Maynard, sur les ondes d’Énergie, vous avez été embauchée par la station comme chroniqueuse à l’émission de votre mère, Énergie le
matin, puis comme coanimatrice de l’émission Le Punch. Comment avezvous vécu cette période excitante ?
Je dois remercier les membres de mon agence, car sans eux, rien de tout ça ne me serait arrivé. Quand Énergie m’a contactée pour que je ponde un bien-cuit pour l’anniversaire de ma mère, j’ai refusé à deux ou trois reprises, puis finalement j’ai accepté. J’ai écrit mon texte la veille au parc La Fontaine, puis c’est devenu viral et tout s’est enchaîné.
Vous vous êtes donc retrouvée à travailler avec Dominic Arpin et aussi votre mère. Est-ce difficile d’établir un lien plus professionnel que filial avec elle ?
Au départ, je l’appelais « maman » en ondes, mais elle m’a fait comprendre qu’elle préférait Mélanie. Sinon, elle me traite comme tout le monde autour de la table. Nous avons une belle complicité et nous aimons nous lancer des pointes au micro, ce que les gens apprécient, je crois.
À seulement 20 ans, vous donnez votre opinion sans filtre aux auditeurs. Comment réagissez-vous lorsque certains vous écrivent haut et fort qu’ils ne sont pas d’accord ?
Comme Énergie m’a donné carte blanche, mes propos sont personnels, et je les assume complètement. Je suis prête à les défendre. Ainsi, si je parle de féminisme et qu’un homme de 52 ans m’écrit pour me traiter d’idiote, je ne me sens pas mal pour autant. Je n’ai pas moins de valeur parce que mon opinion est différente de celle d’une autre personne.
D’où vous vient cette confiance ?
Je la développe toujours. Je pense que c’est typique des filles qui sortent de l’adolescence de se chercher un peu et de manquer de confiance en elles-mêmes. Comme je suis perfectionniste, c’est facile pour moi de me trouver moche. Quand un de mes textes n’est pas parfaitement à mon goût, je ne le considère pas comme étant moyen ; je me dis qu’il n’est vraiment pas bon ! Je n’ai pas de juste milieu. Toutefois, je comprends avec le temps que les autres n’ont pas ce regard aussi tranchant sur moi. J’essaie donc d’être plus ouverte aux commentaires positifs des autres et de les accepter pour me donner confiance.
Dans vos chroniques, vous parlez beaucoup d’acceptation de soi. Vous, y arrivez-vous ?
J’en parle beaucoup parce que c’est une quête personnelle. C’est ma quête à moi, mais aussi de beaucoup de femmes. Quand j’en vois qui sont encore en train de se battre contre l’image du miroir à 40 ou 50 ans, je me dis que je m’épargne peut-être des années de misère en poussant dès maintenant plus loin ma réflexion sur mon acceptation. Je trouve important, par ailleurs, de m’exposer dans cette vulnérabilité-là. J’aime l’idée d’être un modèle d’imperfection pour des jeunes filles qui, souvent, se tournent vers des idoles dont les images sont constamment retouchées.
Comme comédienne, vous n’avez pas fréquenté les écoles de théâtre. Pourquoi ?
C’est l’école qui n’a pas voulu de moi ! J’ai auditionné deux fois plutôt qu’une pour étudier en théâtre. C’est un long processus et, les deux fois, j’ai réussi les premières et deuxièmes auditions, puis me suis rendue jusqu’au stage de cinq jours sans être acceptée comme étudiante. J’y ai reçu de bons commentaires : on m’a dit que j’étais touchante et qu’on sentait l’émotion dans mon regard. On m’a aussi signalé que j’ai un maintien abominable et que, si je voulais faire du théâtre, il faudrait que j’aille faire un tour au gym. Ils ont raison : j’ai le tonus d’un spaghetti trop cuit. Le théâtre n’est donc peut-être pas fait pour moi, mais le jeu devant la caméra, oui.
Étant la fille de Mélanie Maynard, avez-vous l’impression de jeter un regard différent sur le métier d’actrice de celui de vos jeunes collègues ?
C’est sûr que tout le côté glamour du métier n’a rien d’emballant pour moi. Au contraire. Quand j’étais enfant, la popularité de ma mère était la raison pour laquelle je ne pouvais pas aller aux glissades d’eau ou à La Ronde anonymement comme tout le monde. Pour moi, la visibilité est l’envers de la médaille. Par contre, la diversité du travail et la possibilité d’avoir une tribune compensent la perte d’une partie de ma vie privée.
Parlant de vie privée, vous êtes amoureuse depuis trois ans. Comment avez-vous fait la connaissance de votre beau Miro ?
C’est tellement une drôle d’histoire ! Miro avait publié sur internet une vidéo de lui interprétant une chanson humoristique ; c’est ma soeur qui me l’a montrée. J’ai tout de suite senti une connexion avec lui et je me suis dit qu’il fallait que je le rencontre. Deux semaines après, j’assistais à un de ses spectacles, convaincue que je ne partirais pas de là avant qu’il vienne me parler... Et, effectivement, il est venu vers moi. Puis on a appris à se connaître.
Pourquoi est-ce le bon ?
Miro n’est pas un gars comme les autres. Il a une grande sensibilité et une grande patience. Il possède une douceur qui fait défaut aux autres gars. C’est un multi-instrumentiste hyper talentueux. Autant nous sommes des complices sur le plan amoureux, autant nous arrivons à avoir des discussions super intéressantes. En plus, il sait toujours quoi me dire quand je vais moins bien. Nous formons une équipe optimale !
Vous passez l’été à la barre de l’émission Le Punch à Énergie aux côtés de Sébastien Trudel et de Marc-Antoine Audette. Comment est-ce de travailler avec ces deux piliers de la radio ?
Ça va super bien ! Même si ces deux gars-là ont une grande complicité, je fais partie de l’équipe. Notre humour est très différent, et nous nous complétons à merveille. Nous avons beaucoup de choses à nous apprendre mutuellement. Suivez Rosalie sur les ondes d’Énergie avec Le Punch, en semaine, de 16 h à 18 h, ainsi que tout l’été à Sucré salé, du lundi au vendredi à 18 h 30, à TVA.