Le Journal de Montreal - Weekend
PIZZARELLI, SINATRA ET MOI
L’illustre guitariste jazz poursuit doublement son flirt avec l’oeuvre des autres sur Sinatra & Jobim, un nouvel hommage au crooner ainsi qu’un clin d’oeil à Antônio Carlos Jobim, figure de proue de la bossa-nova. Bien que sans surprise, le disque demeure sympa.
MUSIQUE D’APÉRO
« Sans surprise », car Pizzarelli a taquiné le matériel de ces deux légendes moult fois au cours de sa carrière et vient cimenter ici cette passion avec Sinatra & Jobim @ 50, un LP soulignant le cinquantième anniversaire de la parution de Francis Albert Sinatra & Antonio Carlos Jobim, un disque où, vous l’aurez deviné, ces deux intouchables collaboraient.
Bref, les habitués savent donc à quoi s’attendre : c’est à dire, des adaptations tellement académiques qu’elles en frôlent le clonage… et ça, c’est lorsqu’elles ne tirent pas vers l’interprétation comateuse. Prenons Baubles, Bangles and Beads, par exemple, qui ouvre l’oeuvre. Par le passé, ce standard américain a autant eu droit à des versions aussi cool (Peggy Lee) qu’enjouées (Ol Blue Eyes). Ici, Pizzarelli, ses musiciens ainsi que le pianiste et chanteur Daniel Jobim (le petit-fils d’Antônio Carlos, d’ailleurs) optent pour une reprise cruellement sage tout juste bonne pour se fondre parmi le tintement des verres à l’heure de l’apéro.
PLAISIR AVANT TOUT
Malgré tout, c’est le plaisir de ces deux compères — et leur virtuosité — qui se dégage du projet et vient sauver la donne. À défaut de marquer l’année musicale, Sinatra & Jobim @ 50 ensoleillera un 5 à 7 ou deux.