Le Journal de Montreal - Weekend
UN HOMMAGE COUNTRY À DÉDÉ FORTIN
À l’occasion du NomadFest Rodéo Urbain, plusieurs artistes rendront un hommage country au défunt chanteur des Colocs, André « Dédé » Fortin. Le Journal s’est entretenu avec Normand Brathwaite, qui signe la mise en scène de ce spectacle avec Martin Larocque.
Dédé Fortin, artiste country ? Cette description peut susciter l’étonnement, mais pas pour Normand Brathwaite. « Il y a beaucoup d’influences country dans la musique des Colocs », dit-il.
Même s’il ne possède pas beaucoup d’expérience comme metteur en scène (« j’en ai fait trois ou quatre dans ma vie »), l’animateur n’a pas hésité lorsqu’on lui a demandé de cosigner la mise en scène de ce spectacle.
« J’ai la chance de travailler régulièrement avec des metteurs en scène. Et je suis marié à une directrice artistique. Je me sentais d’attaque pour un projet comme ça. »
Pour le spectacle, il a réuni Laurence Jalbert, Paul Daraîche, Yves Lambert, Martin Deschamps, Véronique Labbé et William Deslauriers. « Ce sont Véronique et Laurence qui vont animer, dit-il. Je ne voulais pas animer, car je ne voulais pas que ça fasse penser à Belle et Bum. »
Malgré tout, l’animateur ira sûrement rejoindre les musiciens sur scène durant la soirée. « Je vais avoir bien de la misère à me retenir ! »
« DÉDÉ ÉTAIT TRÈS COOL »
Dans cet hommage country à Dédé Fortin, on ramènera ainsi un peu ce qu’il y a de country dans les chansons des Colocs. « Mais il y a des classiques qu’on ne peut pas toucher, comme Tassez-vous de d’là », dit Normand Brathwaite. Lorsqu’il animait Beau et chaud, dans les années 1990, Normand Brathwaite a eu l’occasion d’accueillir Les Colocs sur son plateau. « Dédé était très cool, très délinquant dans le bon sens du terme, dit-il. Il faisait tout. C’était un vent de fraîcheur quand ils sont arrivés. » Normand Brathwaite se rappelle très bien ce qu’il faisait le 8 mai 2000, la journée du décès de Dédé Fortin. « J’étais dans son quartier, près de la rue Saint-André. J’avais croisé Jim Corcoran dans la rue. C’était une journée bien normale. Jim n’avait pas la même face. C’est lui qui m’avait annoncé la nouvelle. »
DÉPART IMPORTANT
Encore 17 ans plus tard, le départ de Dédé Fortin se fait sentir. « On aurait aimé ça entendre jusqu’où il aurait pu aller [musicalement]. Mais ça prouve aussi que le mal intérieur ne paraît pas tout le temps. » Selon Normand Brathwaite, la musique des Colocs peut parler aux nouvelles générations. « On a fêté les 15 ans de Belle et Bum cet été au Festival d’été de Québec. On a fini le show avec Élage Diouf et Tassez-vous de d’là. Il y a des enfants qui chantaient : “y’avait d’l’héro dans le sang” [rires]. Je ne suis pas sûr qu’ils comprenaient ce qu’ils chantaient. C’est vraiment spécial, car c’est très festif dans la tristesse cette musique-là. »