Le Journal de Montreal - Weekend

« ENTAMER UNE CARRIÈRE MUSICALE A ASSOUVI MA SOIF POLITIQUE »

Le nom d’Émile Bilodeau résonne de plus en plus dans le milieu musical, et il y a fort à parier qu’on n’a pas fini d’entendre parler de lui. Il connaît un beau succès depuis qu’il a lancé son album Rites de passage, l’automne dernier, ce qui a changé bien

- MARIE-CLAUDE DOYLE

Pas plus tard qu’au mois de mai, il était sacré révélation musicale en chanson de Radio-Canada.

À 21 ans, Émile Bilodeau est un jeune auteur-compositeu­r-interprète bien de son temps, passionné, articulé et verbomoteu­r. On ne s’étonne pas qu’il ait déjà songé à être politicien. « Le fait d’entamer une carrière musicale a assouvi ma soif de politique. Les musiciens ont la chance de s’attarder trois, quatre minutes sur un sujet qui les touche, entre quelques accords, et la musique est un aspect important pour pouvoir communique­r des idées. Il y a aussi le désir de mettre du bonheur dans le coeur des gens. »

UN TITRE PAS ANODIN

À 15 ans, Émile Bilodeau a commencé à jouer de la batterie et de la guitare. Puis, il a couru les concours et remporté plusieurs prix, dont sept au Festival internatio­nal de la chanson de Granby, en 2014. « Il n’y a pas vraiment de musiciens dans la famille. Ce qui m’a vraiment plu, c’est quand je regardais les autres artistes qui sont passés avant moi, comme Dédé Fortin qui jouait de la batterie avant de devenir le leader des Colocs. Même chose avec Louis-José Houde et Marc Labrèche, qui en ont joué aussi. Ce sont tous des hyperactif­s qui se sont trouvés dans ces instrument­s-là », raconte le jeune homme, qui a eu la chance de faire trois fois la première partie du spectacle de Philippe Brach, l’an dernier. Il l’avait rencontré il y a quelques années dans un atelier d’écriture à Tadoussac. « C’est dans ce contexte d’écriture que

J’en ai plein mon cass a vu le jour. »

On retrouve cette chanson sur son premier album, Rites de passage, qui n’est pas un titre anodin. « C’est cette idée que je suis un être paresseux. Je n’ai pas mon DEC (diplôme d’études collégiale­s). Je n’ai pas mon permis de conduire et, en Occident, souvent, pour se prétendre un adulte, ça prend une de ces choses-là. Par contre, je propose quelque chose de plus artistique. Mon rite de passage, c’est mes chansons, mon album. C’est l’idée de dire : “Voici qui je suis, et j’espère entrer dans le monde des grands avec ça” », explique celui qui a cessé ses études en sciences humaines pour se concentrer sur la musique. Il a notamment signé la musique de l’émission Max et Livia, à Vrak. Ses chansons à saveur folk traitent, entre autres, de déceptions amoureuses et de fatigue chronique – sujet abordé dans Quand les nuages seront partis. « Ça parle d’un bateau qui navigue dans la fatigue. Je me suis fait une copine, je faisais de l’impro, j’avais des amis, j’étais à l’école, j’enregistra­is un album, je faisais un peu de sport. Essayer de tout tenir ça ensemble, ça peut être fatigant. Heureuseme­nt, je suis bien entouré ; ça m’a permis de “focuser” sur les choses importante­s dans ma vie. » Il a même dédié la chanson Rosie à son amoureuse, Roseline. « J’aime beaucoup ma copine et je veux mettre ça de l’avant parce que je trouve que l’amour, c’est quelque chose d’important. » Ils se sont rencontrés en faisant de l’impro au cégep Édouard-Montpetit, il y a deux ans.

UN BLEUET LONGUEUILL­OIS

Émile Bilodeau est originaire de Longueuil et y réside, mais toute sa famille vient du Saguenay, de Chicoutimi, d’où son charmant petit accent. Il habite en haut de chez ses parents. « C’est un beau fonctionne­ment parce que j’aime beaucoup mes parents. Ils ont été très proches de moi pendant toute cette aventure. Mon frère Collin, qui a 17 ans, est mon voisin. Il joue très bien de la guitare et, d’ici la fin de l’été, il devrait jouer une ou deux chansons avec nous sur scène. » Son agenda est rempli jusqu’à l’automne 2018.

En janvier prochain, il donnera des spectacles à Nantes. « Je suis allé en France avec Caroline Savoie en mars dernier; on a eu un bel accueil. Quand je suis revenu au Québec, j’ai écrit la chanson J’ai vu la France, qui va sûrement se retrouver sur mon deuxième album. »

Il compte aussi profiter du fait qu’il sera en Europe pour prendre des vacances avec sa blonde et un ami en Grèce.

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Les chansons à saveur folk d’Émile Bilodeau traitent, entre autres, de déceptions amoureuses et de fatigue chronique.

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