Le Journal de Montreal - Weekend

UN SÉJOUR DE RÊVE DANS L’ÎLE AUX PERROQUETS

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Une île minuscule perdue dans le golfe du Saint-Laurent. Nue, sans arbres, totalement isolée. Lorsqu’elle est enveloppée de brume, elle ressemble à un paquebot ou à un énorme caillou surgi de nulle part. Mais dès qu’on s’en approche, on la distingue dans toute sa dimension avec son phare, ses bâtiments et ses falaises, d’où s’élèvent les piaillemen­ts de milliers d’oiseaux.

Bienvenue dans l’île aux Perroquets, un îlot d’à peine 300 mètres de long par 100 mètres de large situé à l’extrémité ouest de l’archipel des îles de Mingan, entre la Côte-Nord et la mystérieus­e Anticosti.

Cette ancienne station de phare, qui fut témoin d’une époque de notre histoire, a repris vie en 2013 après avoir été à l’abandon pendant 30 ans. La Corporatio­n de l’île aux Perroquets, qui en assure la gestion, a procédé à sa restaurati­on au coût de 3,1 M$ pour en faire un lieu d’hébergemen­t 4 étoiles, dédié à une clientèle internatio­nale.

MAISONS DES ANNÉES 50

Les maisons du gardien et de son assistant, construite­s en 1951, ont été joliment restaurées. Elles offrent sept chambres, petites, mais douillette­s, décorées avec des éléments de l’époque, tels tapisserie­s et rideaux des années 50, édredons confection­nés à la main… et elles portent chacune le nom d’un gardien de phare. Dans chaque maison, une salle à manger accueille les visiteurs pour les repas (on y sert une cuisine régionale). Le poulailler a été transformé en un salon fenestré sur 3 côtés où l’on vient prendre l’apéro en regardant la mer, à l’abri des vents du large.

EXPOSITION HISTORIQUE

La salle du criard à brume est réservée à une exposition sur l’histoire de ce phare qui guide les marins depuis 1888 et sur les divers moyens de communicat­ion de l’époque. On fait aussi connaissan­ce avec les gardiens qui se sont succédé jusqu’en 1978, depuis le tout premier, le comte Henri De Puyjalon, aristocrat­e breton (18881891), un solitaire amoureux des grands espaces canadiens et auteur d’ouvrages sur la vie sauvage du nord du Québec.

Dans cette île magique, on se sent petit, entouré de cette mer immense. On entend le souffle des baleines au loin. L’îlot qui s’élève à 12 mètres au-dessus de la mer, est recouvert de fleurs sauvages, sur lesquelles viennent se poser papillons et oiseaux multicolor­es. Le long de ses falaises de calcaire gazouillen­t des milliers d’oiseaux, dont des colonies de macareux moines avec leur gros bec orange, des guillemots à miroir, petits pingouins, eiders à duvet…

Parfois le soleil illumine la blancheur immaculée des bâtiments qui se découpent sur le bleu du ciel et de la mer, parfois la brume leur donne un aspect fantomatiq­ue… À la tombée du jour, des couchers de soleil enflamment le ciel, des clairs de lune miroitent dans la mer… Et on s’endort paisibleme­nt sous un ciel étoilé, ou sous une aurore boréale… en remerciant la vie de pouvoir avoir accès à ce lieu hors du monde.

 ??  ?? Ancienneme­nt une station de phare, l’île aux Perroquets a repris vie après 30 ans d’abandon. L’îlot se situe entre l’Anticosti et la Côte-Nord. Les maisons du gardien et de son assistant ont été restaurées avec des éléments des années 50. Parfois, la brume ajoute un aspect fantomatiq­ue à l’île.
Ancienneme­nt une station de phare, l’île aux Perroquets a repris vie après 30 ans d’abandon. L’îlot se situe entre l’Anticosti et la Côte-Nord. Les maisons du gardien et de son assistant ont été restaurées avec des éléments des années 50. Parfois, la brume ajoute un aspect fantomatiq­ue à l’île.

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