Le Journal de Montreal - Weekend

L’INDE DU BOUT DU MONDE

Albert Cormier, est infographi­ste pigiste. À 57 ans, l’Inde du Nord (le Rajasthan) fut son premier grand voyage.

- ALBERT CORMIER Collaborat­ion spéciale

Merveilles et Mystères de l’Inde annonçait une certaine publicité. En voyant cette annonce, j’ai tout de suite su que je ferais partie du voyage. N’ayant presque jamais voyagé, bien installé dans ma zone de confort, je n’ai eu aucune difficulté à en sortir pour partir à l’autre bout du monde. C’était maintenant que l’occasion passait, il fallait faire partie de la parade et ne pas la regarder passer...

Arrivé à Delhi (ville de plus de 10 millions d’habitants), notre guide indien, Rahul, nous attendait déjà à l’aéroport depuis trois heures. Nous sommes un groupe de vingt personnes et nous sommes pris en charge par Rahul qui voit à tous nos besoins. Nous visiterons le nord de l’Inde, spécifique­ment l’état du Rajasthan, qui signifie terre des rois.

En autobus avec air climatisé, nous parcourons les grandes villes, les campagnes et pour nous rendre dans le désert, nous y allons en Jeep 4X4 et à dos de dromadaire. Avant de visiter les châteaux, les palais, les mausolées, les temples et les forteresse­s, nous en connaisson­s déjà l’histoire puisque notre guide nous raconte en route la riche histoire de son pays. Je suis fasciné par les histoires de maharadja, maharani, de princes, de princesses et d’invasions moghols. Je suis réellement dans les merveilles de l’Inde. En cours de route, j’essaie de m’arrêter pour savourer le plus possible le fait que je sois à Delhi, Bïkaner, Jaisalmer, Dechu, Jodhpur (ville bleue), Udaipur, Pushkar, Jaipur (la cité rose et capitale du Rajasthan), Agra et la ville sainte de Varanasi (ancienneme­nt appelée Bénarès).

DES DIEUX ET DES VACHES

L’Hindouisme compte 33 millions de dieux et de déesses. Tout ce qui est, est sacré. Même les couleurs, le dieu du rouge, le dieu du jaune… Il n’y a pas de Dieu suprême pour les hindous, mais Shiva est un des dieux les plus respectés. Shiva a plusieurs bras, cela signifie qu’il peut faire plusieurs choses en même temps.

Selon la mythologie indienne, une vache serait née en même temps que le dieu Shiva, c’est ce qui fait qu’elle est devenue sacrée. La vie d’une vache est plus importante que la vie de quelqu’un qui est sans caste. La bouse de vache mélangée à de la paille sert de combustibl­e et l’urine de vache sert dans différents médicament­s. En Inde, les sacs de plastique sont interdits, car les vaches pourraient les manger.

En route, nous apercevons une femme avec une vache. Rahul nous explique que la femme en question vend de l’herbe et les passants l’achètent pour la donner à la vache. Ce faisant, la femme a de l’argent et le passant a fait une bonne action. Tout est basé sur les bonnes actions pour les hindous. Ils sont bons pour les Dieux et les Dieux sont bons pour eux. C’est leur philosophi­e.

MINIATURES

Les peintures miniatures sont depuis longtemps un art favorisé. Les peintres ne peignent qu’à la lumière du jour, car ils pourraient perdre la vue. Les couleurs sont végétales, mélangées avec de la gomme arabique. Ils peignent avec deux sortes de pinceaux ; un pinceau avec uniquement un poil d’écureuil et un autre constitué de poils de sourcil de dromadaire, très soyeux.

FRATERNITÉ

La famille est primordial­e pour un hindou. L’âge légal pour le mariage est, pour une femme, 18 ans et pour un homme, 21 ans. C’est davantage un mariage entre deux familles qu’un mariage entre deux individus.

Rahul, notre guide nous enseigne que l’Inde est un grand pays et que les Indiens sont tous des frères. Il nous dit : « Nous ne sommes pas inquiets de ce qui se passe chez nous, mais on se soucie de ce qui se passe chez le voisin. On ne vit pas pour soi, mais pour la société. On ne dit pas, je, me, moi. On dit nous. Puisque nous sommes ici, il faut profiter au maximum de ceux qui nous entourent. On vit pour notre tradition, pour nos coutumes. »

Chez les hindous, il n’y a pas de violence. C’est un peuple des plus accueillan­t, je me suis senti chez moi et toujours en sécurité, même dans les grandes foules, dans les bazars ou à la foire des dromadaire­s. La vie de fraternité en Inde, le fait de s’intéresser au bien-être de leurs voisins, tout un pays qui vit comme frères et soeurs, se rapproche plus de mes valeurs que la vie individual­iste que nous expériment­ons tous chez nous.

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