Le Journal de Montreal - Weekend

Ensemble depuis 42ANS

L’amour à long terme n’est jamais un long fleuve tranquille. Cependant, tant que subsistent l’amour, le respect et l’admiration, tout est possible ! Alors que Michèle Deslaurier­s signe la mise en scène de la pièce Edgar 2 et ses fantômes, dans laquelle Sé

- MICHÈLE LEMIEUX Michèle assure la mise en scène d’Edgar 2 et ses fantômes, avec Edgar Fruitier et Catherine Perrin. Sébastien y joue Verdi, dès le 19 octobre, à la salle Pierre-Mercure. Il sera aussi de retour dans Ruptures, à l’hiver 2018, à Radio-Canada

Michèle et Sébastien, vous avez un beau projet commun sur le plan profession­nel. Parlez-nous-en.

Michèle : Je fais la mise en scène de la pièce Edgar 2 et ses fantômes. Une création, c’est toujours beaucoup de travail. Edgar Fruitier sera secondé par Catherine Perrin à l’animation, et les textes sont d’Emmanuel Reichenbac­h. Nous ferons revivre Verdi, Tchaïkovsk­i, Haydn et Gershwin. On apprend plein de choses sur ces grands compositeu­rs et la musique.

Sébastien : Moi, j’y incarne Verdi. J’ai fait beaucoup de recherche sur mon personnage : c’est un homme fascinant.

Au rayon des bonnes nouvelles, vous êtes devenus grands-parents dernièreme­nt. N’est-ce pas l’un des plus beaux rôles qui soient ?

Sébastien : Oui, Gabrielle a mis au monde son garçon, Alexis. C’est notre premier petit-enfant, et nous sommes très heureux.

Michèle : J’ai toujours adoré les enfants et j’ai d’ailleurs souvent travaillé dans des émissions qui leur étaient destinées. J’avais très hâte de voir ce petit garçon qui est né au sein d’une famille de filles. Avec un bébé, on retombe en enfance !

Sébastien : Notre famille fait partie des raisons pour lesquelles nous sommes encore ensemble. Nous sommes proches de nos filles. Ce sont nos chefs-d’oeuvre. Elles sont très différente­s, mais elles s’entendent bien. Michèle : Et nous avons deux gendres formidable­s ! Nous sommes vraiment gâtés. Comme nous n’avons pas eu de fils, c’est agréable de les avoir dans notre vie.

Avez-vous plusieurs intérêts en commun ?

Sébastien : Oui, nous avons fait par le passé de la plongée sous-marine, nous faisons du kayak et de la raquette. Michèle et moi avons beaucoup voyagé ensemble. Nous aimons l’eau, la mer, les îles.

Michèle : Nous avons toujours des projets ensemble. Nous sommes propriétai­res d’un petit chalet dans l’Outaouais. Il est en pleine forêt ; pour s’y rendre, il faut faire trois heures de route. Nous y sommes seuls au monde.

Vous êtes en couple depuis fort longtemps. Dans quel contexte vous êtes-vous rencontrés ?

Sébastien : Nous nous sommes connus en 1975 dans un atelier de comédie musicale à Radio-Canada, donné par le réalisateu­r Richard Martin. Edgar 2 n’est pas notre premier spectacle ensemble. Nous avons collaboré à plusieurs shows, et j’ai fait la mise en scène de spectacles dans lesquels Michèle jouait à quelques reprises.

Michèle : Aujourd’hui, c’est l’inverse : c’est moi qui mets en scène un spectacle dans lequel il joue ! Sur le plan profession­nel, nous nous entendons bien, Sébastien et moi. Nous voyons les choses de la même manière. Nous nous alimentons aussi l’un l’autre. Il n’y a pas d’accrochage­s au travail ; ce n’est pas là que nous nous chicanons... (rires)

Comment expliquez-vous que vous arriviez à si bien travailler ensemble ?

Michèle : Nous nous sommes connus au travail, nous respectons nos méthodes. Nous pouvons ne pas être d’accord, mais nous nous comprenons.

Sébastien : Nous avons aussi des références communes. Il y en a pour qui ça fonctionne, et d’autres pour qui ça ne fonctionne pas. Entre nous, ç’a toujours bien marché. Avoir cumulé 42 ans en couple ne veut pas nécessaire­ment dire que la vie a toujours été un long fleuve tranquille, n’est-ce pas ?

Michèle : Ah, mon Dieu, non ! (rires) Notre relation a toujours été mouvementé­e. Je la comparerai­s aux montagnes russes. Comme je l’ai toujours dit, pour aimer quelqu’un, il faut travailler fort. Et pour rester en couple, il faut travailler fort aussi. Ça demande de mettre de l’eau dans son vin, de faire des concession­s, de se parler, d’évoluer, d’accepter les faiblesses de l’autre et de connaître les forces de l’autre. Le respect et l’admiration sont essentiels aussi. On dit souvent à l’autre ce qu’on n’aime pas de lui ; mieux vaut insister sur ce qui nous plaît. Plus le temps passe, plus c’est facile entre nous.

Vous vous êtes séparés, puis vous êtes revenus ensemble. Comment avez-vous réussi votre réconcilia­tion ?

Michèle : Nous avons connu quelques séparation­s. Tous les cinq ans, il y avait une crise. Lorsqu’il y avait une fête, on nous demandait s’il fallait nous inviter ensemble ou séparément... Avec nous, les gens marchaient sur des oeufs !

Sébastien : Nous n’avons pas de recette... Nous sommes revenus ensemble. Nous sommes issus d’une certaine génération plutôt rock’n’roll. De toute façon, un couple sans conflits, ça n’existe pas.

Pour info : edgaretses­fantomes.edgaretses­fantomes.com.

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