Le Journal de Montreal - Weekend

UN HOMMAGE AUX FEMMES DE SA VIE

Pierre Kwenders était arrivé de nulle part en 2014 avec son premier album, Le Dernier Empereur Bantou, très bien accueilli. Trois ans plus tard, l’auteur-compositeu­r afro-canadien est de retour avec une nouvelle galette enregistré­e à Seattle et qui se veu

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Ton premier album a reçu un très bon accueil. De quelle façon as-tu amorcé la création de ce deuxième disque ?

« Je ne voulais pas faire un truc qui ressemblai­t exactement au premier album. Je voulais rester dans la continuité de ce qui me représenta­it le plus, en essayant de créer un son panafricai­n qui vient chercher un peu tout le monde. L’album ne se détermine pas par un seul genre. C’est un amalgame de toutes sortes de sensations et de vibrations. »

Quelles sensations voulais-tu avoir ?

« Je voulais qu’il y ait une certaine sensualité. Le premier album était très dansant. Je voguais dans des sujets très divers. Cette fois-ci, je le voulais plus personnel. Je voulais que ça fasse vibrer les gens. »

Tu es allé à Seattle pour enregistre­r ton album avec Tendai Baba Maraire, du duo hip hop Shabazz Palaces, à la réalisatio­n. Pourquoi tenais-tu à cette collaborat­ion ?

« Je suis un grand fan de Shabazz Palaces. Quelques mois après la sortie de mon premier album, on a contacté Tendai pour une collaborat­ion d’une ou deux chansons. Je suis allé le voir en mai 2015. On a commencé à travailler sur une chanson et il y a eu un déclic. On a alors décidé de faire l’album au complet ensemble. J’ai beaucoup aimé travailler à Seattle, car ça me sortait de mon environnem­ent montréalai­s. »

Que signifie le mot « Makanda » dans le titre de l’album ?

« Ça veut dire “la force” en tshiluba. Je voulais ce mot-là, car ça représenta­it bien cet hommage que je voulais faire aux femmes de ma vie, à ma mère, ma tante et ma grand-mère, que j’admire beaucoup. Ma mère m’a élevé seule. Elle m’a appris à être battant, à foncer dans la vie, à être responsabl­e. Ma tante, qui est malheureus­ement décédée il y a un peu plus d’un an, était une femme qui apportait beaucoup de bonheur dans la vie des gens. Et ma grandmère a élevé seule ses huit enfants après la mort de mon grandpère dans les années 1970. Ces femmeslà, ce sont elles qui m’ont forgé. »

Le populaire site américain Pitchfork a récemment parlé de ton nouvel extrait, Sexus Plexus Nexus. As-tu l’ambition de percer aux États-Unis ?

« Mon but, c’est vraiment de conquérir le monde (rires). S’il faut passer par les États-Unis, je suis all in ! Le jour de la sortie de l’album, je serai à New York pour faire un petit show privé. On espère que ça va aider pour programmer d’autres dates. »

On t’a vu parfois partager des soirées de DJ avec Win Butler, d’Arcade Fire. Que peux-tu nous dire sur cette amitié ?

« Win, je l’ai connu en tant que DJ. On avait cette passion-là de jouer de la musique hors du commun. On se retrouve de temps en temps sur les mêmes plateaux de DJ. À la base, je ne suis pas ami avec Win parce que je veux faire la première partie d’Arcade Fire! Ce qui nous unit, c’est la passion de la musique. Il y a quelques jours, Win m’a proposé de faire des soirées de DJ au Ti-Agrikol, le bar à côté de son restaurant Agrikol. Chaque jeudi, c’est la soirée Méké Méké avec Pierre Kwenders et les Bantous. Quand je ne suis pas disponible, c’est un de mes disciples Bantous qui me remplace. Win voulait faire bouger la place avec une saveur jeune. »

L’album de Pierre Kwenders, MAKANDA at The End of Space, the Beginning

of Time, paraîtra le 8 septembre. Le musicien sera en spectacle le 13 septembre au Centre PHI de Montréal. Pour les détails : pierrekwen­ders.com.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada