Le Journal de Montreal - Weekend
L’INDÉPENDANCE !
Un film de Gurinder Chadha
Avec Hugh Bonneville, Gillian Anderson, Manish Dayal Sans être aussi grandiose que l’inégalable Gandhi, Le dernier vice-roi des Indes se veut une vulgarisation de la partition de l’Inde et du Pakistan, il y a 40 ans.
AFFAIRES D’ÉTAT
La cinéaste parvient, grâce au scénario coécrit avec Paul Mayeda Berges et Moira Buffini, à tracer les grandes lignes d’une situation qui fait encore couler beaucoup d’encre.
On y suit donc l’arrivée du couple, Edwina Mountbatten (Gillian Anderson) bousculant les règles ayant cours au palais du vice-roi. Louis, de son côté, négocie du mieux qu’il peut la création du Pakistan avec Jinnah (Denzil Smith), Nehru (Tanveer Ghani) et Gandhi (Neeraj Kabi).
RÉCONCILIATION
On a ainsi droit à une vague intrigue amoureuse entre Jeet (Manish Dayal), le serviteur hindou de Mountbatten et Alia (Huma Qureshi), l’assistante de Pamela Mountbatten (Lily Travers), la fille du couple, et dont le père est incarné par Om Puri, grand acteur indien décédé plus tôt cette année. Et comme dans tous les longs métrages sur le sujet, aucun personnage n’est plus détestable que celui de Cyril Radcliffe (Simon Callow), fonctionnaire britannique chargé de couper les Indes en trois (la deuxième moitié du Pakistan deviendra le Bangladesh en 1971) à l’aveugle. Cette partition, encore vive dans la mémoire collective, a déplacé quelque 12 millions de personnes et fait, selon certaines estimations, pas moins de deux millions de morts.
On sent chez Gurinder Chadha une volonté de réconciliation des points de vue et un souci de ne pas faire de vagues, ne serait-ce que dans l’omission de certains faits (notamment l’histoire d’amour entre Edwina Mountbatten et Nehru) ou la succession rapide d’images d’archives recréées pour l’occasion. Malgré ces faiblesses, Le dernier vice-roi des
Indes permet de se familiariser avec un épisode important de l’histoire moderne.