Le Journal de Montreal - Weekend
ADIEU L’IMPOSTEUR
TVA présentera la deuxième et dernière saison de L’imposteur cet automne. Pour Marc-André Grondin, il s’agit d’une conclusion douce-amère. D’un côté, le comédien est triste de voir la série prendre fin, mais de l’autre, il est heureux qu’elle quitte l’ant
Il aurait effectivement été difficile pour Annie Piérard, Bernard Dansereau et Étienne Piérard-Dansereau de poursuivre l’aventure sans perdre l’attention du public. Car L’imposteur raconte l’histoire de Philippe (Marc-André Grondin), un homme menant une double vie : la sienne, celle d’un ex-détenu désirant mener une existence sans histoire, et celle de Youri, un policier au coeur d’une importante enquête. Dissimuler la véritable identité du héros pendant 2 ou 3 saisons supplémentaires sans miner la crédibilité du scénario s’annonçait impossible, d’autant plus qu’après 10 épisodes, 4 personnages connaissent son secret. Ce n’est donc qu’une question de temps avant que Philippe soit démasqué, d’autant plus que Jean-Christophe, alias 253 (Denis Bouchard), a découvert le pot aux roses et usera de chantage pour parvenir à ses fins.
DU PLAISIR MALGRÉ TOUT
En 2016, L’imposteur marquait le grand retour de Marc-André Grondin au petit écran québécois. En entrevue au Journal, le comédien de 33 ans ne s’était pas gêné pour décrier les conditions de tournage des séries québécoises, soulignant à quel point l’élastique était étiré au maximum.
Le principal intéressé savait à quoi s’attendre en retrouvant le plateau du thriller de Yan Lanouette Turgeon au printemps dernier. Mais n’empêche. La tâche n’a pas été facile.
« Quand je suis à l’étranger et que je parle des budgets qu’on a au Québec, les gens n’en reviennent pas, raconte Marc-André Grondin. Ils trouvent ça absurde. Je me suis même fait demander : “Mais pourquoi tu fais ça ? Pourquoi est-ce que vous continuez à tourner ?” Entendre des trucs de même, ça fait réfléchir... »
Malgré un horaire éreintant, la star des films C.R.A.Z.Y. et L’affaire Dumont dit avoir eu beaucoup de plaisir à tourner L’imposteur. « Je suis fier de tout ce qu’on a accompli. Mais quand je regarde la série, je remarque des trucs. Je sais qu’il nous restait juste trois minutes quand on était rendu à tourner telle et telle scène. C’est impossible d’être à son meilleur dans ces conditions. C’est comme si on demandait à un musicien de composer un chef-d’oeuvre en trois minutes. Il peut réussir à faire quelque chose de bon, mais jamais quelque chose de génial. »
Quoi qu’il en soit, L’imposteur a décroché neuf nominations aux prochains Prix Gémeaux. La série a aussi permis à Marc-André Grondin de rafler son premier prix Artis en mai. Quatre mois plus tard, le comédien semble toujours aussi étonné d’avoir obtenu la palme.
« C’est la première fois que je gagne un concours de popularité. C’est surprenant, parce que je ne suis pas Guylaine Tremblay : je n’ai jamais été le chouchou des Québécois. Le fait qu’on m’ait remis ce trophée, ça veut dire que les gens ont vraiment aimé la série. »
LE QUÉBEC EN PRIORITÉ
Marc-André Grondin aurait pu aller au Festival du film de Toronto la semaine prochaine. Il y aurait présenté le dernier long métrage de Robin Aubert,
Les affamés, dans lequel il tente d’échapper à des zombies aux côtés de Monia Chokri. Mais après avoir enfilé les tournages pendant plusieurs mois, il avait prévu des vacances à l’étranger.
À son retour, Marc-André Grondin espère recevoir d’autres offres de tournages au Québec. Si c’est le calme plat, il est prêt à repartir pour Paris, où il n’a pas mis les pieds depuis plus de deux ans, soit depuis la promotion de Spotless, une série franco-britannique dont il tenait la vedette à Canal+.
« Je préfère travailler au Québec, soutient l’acteur. Je suis bien mieux chez nous. Si je n’arrive pas à décrocher des contrats ici, je vais retourner en France, mais sinon, pourquoi j’irais voir ailleurs ? »