Le Journal de Montreal - Weekend
MONTRÉAL LES DEUX MARGUERITE
Au lieu de vous faire découvrir un lieu lointain, je vous parle cette semaine d’une partie de la métropole que nous ne connaissons pas. Oui, on peut voyager chez soi.
Je vous parle de deux femmes appelées Marguerite, ayant en commun d’avoir été béatifiées par l’Église catholique. Elles ne se sont jamais côtoyées, l’une étant née à Varennes à peu près lorsque l’autre est morte à Montréal. Je parle bien sûr de Marguerite Bourgeoys, qui a fondé nos premières écoles, et de Marguerite D’Youville, qui a fondé les soeurs grises. Leur Montréal n’a pas complètement disparu. Il est là parmi nous.
MARGUERITE D’YOUVILLE
Par exemple, rue Normant (avec un « t », et non un « d »), juste derrière l’édifice des Douanes, il y a encore une partie de l’hôpital Charron, que Marguerite d’Youville a pris en main et rendu fonctionnel. Elle a créé des jardins, exploité les forêts pour le bois et bâti le Montréal autour d’elle. Même le peu sympathique général Amherst va apprécier l’oeuvre de cette femme qui, par vocation chrétienne, n’a jamais hésité à soigner autant les Anglais que les Français. Mais bien sûr, le Conquérant, dans son désir d’angliciser/ britanniser la métropole, va rapidement détruire presque tous les bâtiments de la Nouvelle-France… Au moins, le tiers de l’hôpital Charron existe toujours… et on peut le visiter !
MARGUERITE BOURGEOYS
Quant à Marguerite Bourgeoys, l’institutrice originelle de la colonie, peu d’entre nous savent que sa tombe peut être admirée. On peut s’y recueillir. Celle-ci est nichée sous un petit autel dans la chapelle de Bonsecours, dont elle a supervisé la construction. Lorsque Ville-Marie déborde, elle se rend au petit fort de la montagne et c’est dans la Pointe-Saint-Charles qu’elle va recevoir les Filles du Roy ; mais c’est dans la chapelle que cette sainte repose en paix depuis 1700… Cette chapelle est un autre joyau méconnu de notre histoire, à quelques minutes d’une station de métro.